Les chiffres de Vinexpo 97 sont, il est vrai, assez impressionnants: 2.229 exposants, 36.655 mètres carrés de stands (plus 1.000 par rapport à 1995), quelques énormes participations, comme l'Italie (130 maisons) et l'Espagne (120) et l'arrivée de l'Irlande, de l'Algérie, de Taïwan ou du Guyana. Mais le record est avant tout celui des entrées : 53.000 visiteurs en cinq jours, dont 13.500 visiteurs étrangers de 125 pays. Soit une hausse de 15 % par rapport à 1995. Quand on sait que le salon est exclusivement réservé aux professionnels, on mesure mieux son développement au fil des éditions.
Si la venue d'autant de visiteurs remplit tous les hôtels, des mois à l'avance et même souvent deux ans, à plus de cent kilomètres de Bordeaux (si bien d'ailleurs que les organisateurs ont à nouveau proposé près de 500 meublés), la restauration locale tire un profit particulier de la manifestation. Vinexpo accueillait cette année, à l'intérieur de son site, et pour les repas de midi, pas moins de 22 restaurants offrant quelque 5.000 places assises. Et comme deux services étaient nécessaires pour satisfaire la clientèle d'exposants et de visiteurs, on devine les chiffres d'affaires réalisés : 10.000 repas à 200-250 F, cela fait tout de même plus de 2 MF. Soit plus de 10 MF en cinq jours! De quoi permettre aux locataires des structures de restauration (essentiellement les grandes maisons ou les pays exposants) de payer le stand et de s'offrir quelques bons chefs.
Vinexpo est bien le lieu idéal pour marier les vins et la gastronomie. Aussi bien cette année a-t-on retrouvé quelques grands noms de la cuisine française qui se sont mis au fourneaux : Jacques Pourcel (Le Jardin des Sens, à Montpellier) officiait chez le Sétois Robert Skalli, le patron de Fortant de France ; l'Audois David Moreno régalait pour les producteurs des vins du Languedoc-Roussillon ; Francis Garcia (Le Chapon Fin, à Bordeaux) s'était reconverti dans les tapas pour le compte de l'Institut espagnol du commerce extérieur (Icex) ; Pierre Lasserre (La Chamade) avait mis son monde au service du pavillon suisse ; Jean-Pierre Xiradakis avait transporté sa Tupina sur les bords du lac ; tandis que Stéphane Lelièvre (Les Pins, à Carqueiranne), s'était installé au restaurant la Provence, en compagnie du landais Didier Garbage. Des chefs que l'on retrouvait parfois le soir dans les grands châteaux de la région pour des dîners de gala très privés, ponctués de dégustations aux chandelles, hommages fastueux au vin roi. Exposants et visiteurs qui n'avaient pas eu ce privilège pouvaient tout autant se régaler dans les restaurants et les brasseries de Bordeaux. Et bien s'y distraire. J.-C. Cougoule
Jean-Pierre Xiradakis avait transporté sa Tupina à Vinexpo, sur les bords du lac.
L'audois, David Moreno (deuxième à partir de la droite) officiait pour le pavillon du Languedoc-Roussillon. Après Le Moulin, à Durban (Aude),
on va retrouver Moreno dans le tout nouveau restaurant qui s'ouvre à l'abbaye de Fontfroide, près de Narbonne.
L'HÔTELLERIE n° 2519 Hebdo 17 juillet 1997