Par Claire Cosson
Candidature unique
Candidat à la présidence de la Fédération de l'Hôtellerie Familiale Nationale (FHFN)
Elu, le candidat sera secondé par Philippe Marolot
Le petit CV d'André Delcassan
Agé de 66 ans, André Delcassan a toutes les raisons de défendre l'hôtellerie familiale. Issu d'une lignée d'hôteliers depuis 1925, il exploite aujourd'hui la maison familiale : le «Nadaud Hôtel», établissement de 25 chambres à Paris (XXème arrondissement).
Engagé de longue date dans la vie syndicale, André Delcassan occupe par ailleurs le poste de vice-président au sein de la Chambre syndicale des hôteliers de Paris et de sa région depuis 1986. Voilà plus de 6 ans, qu'il assure aussi les responsabilités de vice-président de la FHFN. A noter également ses fonctions de délégué consulaire à la CCI de Paris.
Son programme
«Si un jour les petits établissements familiaux devaient disparaître, cela constituerait une véritable catastrophe pour l'économie française. Sans compter sur la grande désillusion des touristes étrangers.» En prononçant ces quelques mots, André Delcassan va droit au but. Il entend «sauvegarder l'hôtellerie familiale». Et pour y parvenir, il propose un programme, reposant sur différents axes. A commencer par l'accélération de la mise aux normes de l'hôtellerie non homologuée. Vient ensuite, selon lui, l'absolue nécessité de lutter sans concession contre le paracommercialisme et la concurrence illégale. «C'est un fléau destructeur, qui, si l'on n'y met pas un terme, pourrait anéantir de nombreuses petites maisons familiales en particulier en milieu rural», explique André Delcassan.
Autre élément capital pour préserver l'hôtellerie familiale : améliorer son identification. A cet effet, André Delcassan souhaite mettre en avant le Guide de l'hôtellerie familiale. Outil de promotion et de commercialisation auprès du grand public regroupant d'ores et déjà 1.020 établissements, cet ouvrage est aujourd'hui accessible sur Internet et devrait dans l'avenir voir son tirage augmenter.
André Delcassan veut en outre travailler sur les questions de transmission d'entreprise. Sans oublier sa volonté farouche à ce que toute nouvelle loi ou texte réglementaire soit applicable aux petites entreprises.
Candidature unique
Candidat à la présidence du Groupement National des Chaînes
Elu, il aura à ses côtés Gilles Douillard
Le petit CV de Jacques Belin
Jacques Belin est loin d'être un inconnu tant dans la vie syndicale que professionnelle. Voilà une quinzaine d'années en effet, cet homme aux allures de diplomate, participait aux côtés de Paul Dubrule, à la création du GNC. Président du syndicat national des chaînes d'hôtel (3 et 4 étoiles), il est aussi aujourd'hui vice-président du GNC.
Sur le plan professionnel, il y a plus de 30 ans que Jacques Belin oeuvre dans le secteur de l'industrie hôtelière. Les grandes maisons, il en a fréquentées plus d'une, occupant successivement les postes de directeur général de PLM et de Pullman (Wagons-Lits), celui de président de Sofitel et enfin vice-président de Mercure. Dans le cadre de la réorganisation du groupe Accor, Jacques Belin s'est vu tout récemment confier les relations avec les instances professionnelles.
Son programme
Jacques Belin ne cherche pas à révolutionner le Groupement National des Chaînes. S'il brigue la présidence du GNC s'est parce qu'aujourd'hui, jouissant d'une grande disponibilité, il est à même de poursuivre le travail entrepris par le président sortant, Gilles Douillard, à savoir «intégrer le GNC au sein de la FNIH aux plans régional et départemental», comme cela s'est effectué au niveau national.
Il nourrit cependant d'autres ambitions. Jacques Belin souhaite en effet que la FNIH obtienne une plus large audience afin de faire entendre sa voix auprès des pouvoirs publics et des collectivités locales. En d'autres termes, il juge indispensable «de rassembler» pour renforcer le pouvoir politique de la Fédération Nationale de l'Industrie Hôtelière et par là même celui de toute la corporation. Il espère en outre que la branche qu'il représente, pourra être un «élément de prospective» pour l'ensemble des professionnels tant sur le plan des nouvelles technologies que sur celui de l'analyse des comportements de la clientèle. Selon lui, «il faut à la fois construire et défendre la profession.» Plus elle aura de poids, mieux elle pourra tirer son épingle dans le grand jeu européen. «Rien ne se fera en effet dorénavant sans l'Europe. Reste néanmoins à être suffisamment écoutés et entendus pour contrecarrer certaines décisions défavorables aux professionnels français.»
Candidature unique
Candidat à la présidence de la Fédération nationale des professions hôtelières saisonnières (FNPHS)
Elu, il sera épaulé par Bernard Remédi
Le petit CV de Jean-Louis Gelos
Ce n'est pas un hasard si Jean-Louis Gelos a posé sa candidature à la présidence de la FNPHS. Formé sur les bancs de l'Ecole Hôtelière de Paris, cet homme, âgé de 42 ans, exploite en effet 4 affaires familiales (dont 2 hôtels et 2 restaurants). Toutes ont bien entendu une activité saisonnière. Ce jeune quadragénaire sait donc parfaitement de quoi il parle. D'autant qu'il assure les responsabilités de président de la Fédération départementale de l'industrie hôtelière des Landes depuis 1993 et qu'il est vice-président de la FNPHS. Sans oublier sa participation active à la commission formation et sociale à la FNIH et son action dans la mise en place des commissions patronales régionales du sud de la France.
Son programme
«J'appartiens à la Fédération Nationale des Professions Hôtelières Saisonnières depuis quelques années. J'estime qu'il est grand temps de véritablement faire entendre notre voix tant au niveau départemental, régional que national.» Le ton est ferme et décidé. Jean-Louis Gelos n'a qu'une idée en tête : défendre ses collègues et par la même redonner ses lettres de noblesse à la Fédération Nationale des Professions Hôtelières Saisonnières, qui fut assez discrète au cours de ces dernières années. Reste à savoir comment renverser la tendance. Selon Jean-Louis Gelos, il faut tout d'abord repositionner la FNPHS au sein de la FNIH et tout entreprendre pour que l'on «prenne en compte les particularismes des entreprises à caractère saisonnier». Cela ne sera possible, d'après le candidat, qu'à condition qu'un véritable statut d'entreprise saisonnière soit créé.
Une fois cette première étape franchie, l'hôtellerie saisonnière pourra enfin mettre en avant ses différences et se battre contre les difficultés supplémentaires auxquelles elle est à l'heure actuelle confrontée. Difficultés d'ailleurs assez nombreuses en particulier dans le domaine social et en matière d'investissement. «Qu'il s'agisse de formation, des ASSEDIC pour les salariés ou bien encore des aides à l'emploi, nous sommes les parents pauvres de la profession. Pourtant, nous sommes bel et bien créateurs d'emploi», indique Jean-Louis Gelos. Et d'ajouter, «maints établissements saisonniers sont vieillissants. L'accès aux crédits est en effet inadapté dans bien des cas. Quant aux aides, elles sont quasi inexistantes. Notre rôle sera de sensibiliser les élus à ces problèmes et à leurs impacts sur l'aménagement du territoire.»
Autre point essentiel sur lequel le futur président souhaite intervenir : la proratisation des abonnements divers versés par les entreprises : EDF-GDF, droits télévisuels, France Télécom... «Il va falloir impérativement trouver une solution liée à la durée d'ouverture réelle des unités», précise Jean-Louis Gelos. Ajoutons à tous ces dossiers, celui du paracommercialisme (modification de la loi 1901 des associations) et le dessein de réaliser un recensement de l'ensemble des acteurs saisonniers afin d'évaluer leur poids économique.
Deux Candidats à la FNHF
Candidate à la présidence de la Fédération Nationale de l'Hôtellerie Française
En cas de victoire, Roland Bernard sera à ses côtés.
Le petit CV de Christine Pujol
«Do you speak english ?» Avec Christine Pujol, aucune chance de ne pas saisir les finesses de la langue de Shakespeare. Cette femme dynamique, originaire de Castelnaudary (Aude), a effectivement en poche un diplôme d'interprète et traductrice de l'ESIT (Paris-Dauphine). Un atout indispensable à l'heure de la mondialisation. Reste qu'il n'y a guère plus de difficultés possibles quant à la compréhension de son discours syndical. Cette businesswoman, Pdg de l'Hôtel Le Donjon, du Mercure La Vicomté et également gérante d'une Brasserie à Carcassonne, n'a d'ailleurs aucune leçon à recevoir en la matière. Présidente de la Chambre syndicale hôtelière de l'Aude de 1983 à 1994, Christine Pujol a en effet repris en mars dernier les rênes du syndicat départemental, après avoir occupé le poste de vice-présidente au cours des 3 dernières années. Femme de conviction, elle a aussi en son temps dirigé la Fédération régionale Languedoc-Roussillon de la FNIH. Présidente de la Commission tourisme de la CCI de Carcassonne, administrateur de la chaîne volontaire Best Western, vice-présidente de la commission paritaire régionale du FAFIH, conseiller prud'homme depuis 1987, loin d'elle l'idée d'obtenir un titre honorifique. Elle veut tout bonnement agir.
Son programme
«Nous devons tenter d'insuffler un nouvel élan pour répondre à l'exigence des adhérents, qui n'a d'ailleurs d'égale que leur inquiétude et pour certains leur désarroi.» Préoccupée d'intérêt général, Christine Pujol ne brigue apparemment pas la présidence de la FNHF par goût du pouvoir. Son seul objectif consiste en fait, à défendre sans relâche les intérêts de l'hôtellerie indépendante et ce malgré un environnement administratif et politique souvent hostile. D'ailleurs, sa candidature ne relève pas du hasard, mais peut plutôt s'interpréter comme l'aboutissement, du moins le prolongement logique d'une expérience syndicale de plusieurs années. Proche du terrain, la candidate souhaite donc avant tout s'appuyer sur les délégués départementaux et donner un nouvel esprit aux actions syndicales. «Nous ne pouvons rien entreprendre sans les départements. En tant que responsables, nous devons être à leur écoute et ne jamais oublier la précarité dans laquelle vivent nombreux de nos collègues», confie Christine Pujol. Elle estime également nécessaire d'adapter l'image de la FNHF à ce que la profession représente réellement sur le plan économique et préconise à cet effet une resyndicalisation massive. «Premier employeur en France après les fonctionnaires, nous devons montrer le poids de notre organisation. Je suis consciente de la nécessité de rassembler», indique l'actuelle présidente de l'Aude. Et d'ajouter, «pour réussir, il faut réunir !»,
De fait l'union fait toujours la force et l'adhésion de l'en-
semble des professionnels demeure le plus sûr moyen de convaincre les institutions de la représentativité du secteur. La FNHF pourra alors par la même mieux agir sur les grands dossiers de la profession, malheureusement toujours d'actualité.
Dossiers sur lesquels Christine Pujol ne compte d'ailleurs pas lâcher prise. «Dans un pays où le chômage frappe aussi cruellement les jeunes, nous devons jouer un rôle actif notamment dans le débat sur le temps de travail», indique ainsi l'intéressée. Pas question non plus de mettre au placard le problème de la surcapacité qui reste, selon elle, à l'ordre du jour. Ni même de baisser les bras concernant la possibilité de modifier les modes de calcul de la redevance TV, ceux de la taxe de séjour... Sans oublier les difficultés liées à la responsabilité des hôteliers sur les parkings et le débat sur le paracommercialisme avec une réflexion globale impérative sur notamment la concurrence des résidences de tourisme et autres formes d'hébergement.
«Loin de nous l'idée de tout changer ! Nous voulons simplement en écoutant la base et en travaillant en équipe avec les délégués syndicaux, proposer des solutions, des actions et anticiper sur les difficultés de demain. Pour que l'hôtellerie indépendante puisse continuer à vivre, l'heure n'est plus à l'opposition systématique ou idéologique. Il s'agit désormais d'agir en ayant conscience que nous avons des obligations de résultats», conclut Christine Pujol, soulignant en outre que le premier devoir d'un président de branche est un devoir de loyauté envers la présidence fédérale.
Roland Bernard
Candidat à la présidence de la Fédération Nationale de l'Hôtellerie Française
En cas de victoire, la vice-présidente sera Dominique Salvi.
Le petit CV de Guy Obozil
A 56 ans, Guy Obozil gère actuellement 2 établissements dont l'Hôtel du Kiosque à Chalon-sur-Saône, ainsi que l'Hôtel Aser à Saint-Rémy.
Président départemental de la FNIH de Saône-et-Loire depuis 1980, voilà également 3 ans qu'il officie aux côtés de Georges Antoun en qualité de vice-président de la FNHF. A noter son implication dans la vie associative départementale, notamment auprès des Logis de France dont il a été le président de 1976 à 1985. Guy Obozil assure par ailleurs la présidence du comité d'orientation et de gestion du centre Irfotel depuis 1986. Sans oublier ses fonctions de président à la commission tourisme auprès de la CCI et à l'Unité régionale de Bourgogne des syndicats de l'industrie hôtelière, celles de membre du Comité économique et social régional de Bourgogne et enfin trésorier du CDT.
Son programme
D'un naturel assez peu tourné vers le pouvoir, Guy Obozil s'est décidé à entrer en lice à la demande d'André Daguin. Le candidat a donc listé certains dossiers prioritaires. Parmi eux figurent la restructuration de la dette, la redevance télévision, la sécurité sur les parkings (dossiers déjà ouverts et en très bonne voie semble-t-il)... Sur ces derniers points, Guy Obozil espère avancer et croit pouvoir profiter de l'harmonisation européenne pour justifier le bien fondé des revendications des professionnels français.
Il veut aussi néanmoins faire bouger les choses dans le domaine du paracommercialisme. «Nous pouvons défendre certains rapprochements lorsque chacun des deux partenaires respecte les règles du jeu préalablement établies. En revanche, nous devons chasser les hôtels déguisés et les mauvais produits», explique Guy Obozil. Et d'ajouter, «concernant les résidences de tourisme en particulier, nous devons nous battre afin qu'elles cessent de pratiquer la location à la journée. Si ce n'était pas le cas, elles devront alors avoir les mêmes obligations que les hôteliers.» Autre sujet qui préoccupe le patron de la Saône-et-Loire : la surcapacité hôtelière. Estimant ce règlement satisfaisant puisqu'interdisant la création d'entreprises ne justifiant pas leur nécessité économique, il souhaiterait volontiers voir prolonger cette loi.
Par ailleurs, sur le plan de la commercialisation et de la promotion de l'hôtellerie indépendante, Guy Obozil prône le regroupement. D'après lui, il devient effectivement impossible de demeurer isolé. D'ailleurs, il incite à la constitution des clubs hôteliers et des associations locales. On notera au passage qu'il regrette profondément l'échec de Magellan.
Il ne manque pas non plus de vanter les mérites des rapprochements entre organismes syndicaux. «J'espère qu'à terme les centrales syndicales pourront travailler d'une même voix. Il faut un jour ou l'autre faire abstraction des problèmes d'homme. L'union fait en effet la force !»
Dominique Salvi
L'HÔTELLERIE n° 2534 Hebdo 6 novembre 1997