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Editorial

Pour bientôt ?

Est-ce une bonne politique, vraiment, que celle de l'autruche ? On peut craindre que non, elle réserve en général les pires lendemains à ceux qui la choisissent. Les professionnels de l'hôtellerie-restauration semblent pourtant aujourd'hui faire preuve d'une certaine apathie face aux changements que l'on ne va pas manquer de leur imposer en matière de gestion de leurs entreprises et en particulier en matière de réduction du temps de travail. Ils ne semblent pas du tout prendre conscience qu'ils sont, eux aussi, concernés par le problème des 35 heures... Sous prétexte qu'une convention collective vient d'être signée et détermine le temps de travail à 43 heures, ils imaginent qu'ils sont protégés de toute évolution en la matière pour une bonne vingtaine d'années. C'est raisonner en dehors des réalités.

En seconde lecture à l'Assemblée, le projet de loi sur les 35 heures conforte ses positions sur une application au 1er janvier 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés et au 1er janvier 2002 pour les autres mais surtout, il rejette l'amendement qui tendait à exclure du champ d'application des 35 heures le secteur de l'hôtellerie-restauration ! Autant dire que tous ceux qui se croyaient protégés par le texte de la convention collective sont aujourd'hui mis à mal. Dans le meilleur des cas, une fois la loi applicable, le secteur pourra espérer protéger ses équivalences et obtiendra une durée légale du temps de travail à 39 heures ! Comment imaginer que les députés acceptent demain l'idée de différencier ce secteur en la matière en le maintenant à 43 heures ? Sûrs de leur "bon droit", les responsables syndicaux semblent préférer faire le dos rond que de se faire entendre afin d'ouvrir les négociations dès à présent, une tactique qui risque de coûter très cher aux entreprises du secteur. Il ne suffit pas de déclarer, à la volée, que la profession n'acceptera pas, que les 35 heures seront la mort des entreprises, que l'on étrangle les cafés, hôtels et restaurants pour être pris au sérieux ! Il faut se mobiliser d'une manière très large, professionnelle, pour prouver chiffres à l'appui, les conséquences qu'auraient tant sur l'emploi dans le secteur que sur les entreprises, l'application d'une telle mesure. Si la profession n'y prend garde, les 35 heures dans les hôtels, cafés et restaurants, ce pourrait être pour bientôt ! Attention donc.

P.A.F.


L'HÔTELLERIE n° 2555 Hebdo 2 Avril 1998

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