Accroché à la pointe de Pen Lan dans le Morbihan, non loin de Muzillac, le Domaine de
Rochevilaine ressemble à un ravissant petit village breton formé de cinq manoirs et
d'une maison typique. Ces bâtisses traditionnelles, arborant pour certaines une
échauguette et construites en granit ou pierre de taille, renferment quelque 38 chambres
(de deux à quatre personnes -duplex) dont trois suites. La structure hôtelière
s'enrichit d'un restaurant, une étoile Michelin, tenu de main de maître par Patrice
Caillault, d'une balnéothérapie et de thermes phéniciens (il en existe deux en Europe).
Fondé dans les années cinquante, ce domaine, propriété du docteur Jean-Pierre
Liégeois, vient d'accueillir son nouveau directeur général, Bertrand Jacquet. Connu
dans la profession pour avoir tenu pendant des années les cuisines du Grand Hôtel de
Solesme (dont il reste le propriétaire), mais surtout pour avoir présidé à la
destinée de France Accueil, B. Jacquet a pour mission d'asseoir la notoriété du Domaine
de Rochevilaine. Son ambition se résume en une phrase, "d'une belle maison, nous
voulons en faire une grande maison."
Il ne s'agit nullement d'opérer une révolution et encore moins de passer un grand
coup de balai. Pourtant, ce magnifique outil n'a jamais vraiment bénéficié d'une
commercialisation digne de ce nom. "Le domaine fonctionne bien. Mais au départ,
il n'y avait pas de réel soucis de rentabilité, souligne B. Jacquet. Nous pouvons
en tirer davantage", notamment en matière de balnéothérapie, achevée en 95.
Pour ce faire, le nouveau directeur souhaite mettre en avant les atouts du domaine, "son
site, ses vieilles pierres, son histoire et sa gastronomie." Cette politique
passe également par une valorisation de l'ensemble et donc "par une multitude de
petits détails à corriger."
D'ores et déjà, une première série de travaux devrait se conclure dans les jours à
venir. Ils portent essentiellement sur un rafraîchissement de certaines chambres et une
totale refonte pour d'autres. "Il faut que les chambres conservent un état
d'esprit commun, même si chacune reste différente." Cette première tranche
nécessite un investissement de 500.000 F. Bertrand Jacquet souhaite également remodeler
les extérieurs, les jardins. Au final, les investissements se montent à environ 900.000
F.
Le directeur envisage de développer la clientèle d'affaires et réfléchit aux nouvelles
possibilités d'activités. Créer des produits haut de gamme associant notamment des
partenaires. "Mais il faut que ce soit du cousu-main."
Côté personnel, le Domaine de Rochevilaine compte actuellement 25 personnes hors saison
et 45 en saison. "J'ai créé un poste de commercial et m'apprête à embaucher
une assistante. Nous allons monter d'un cran et il faudra que chacun fasse mieux. La
structure du personnel de la maison se modifiera d'elle-même. Mais à l'heure actuelle,
personne n'a démérité."
O. Marie
"D'une belle maison, nous voulons en faire une grande maison", déclare
Bertrand Jacquet, nouveau directeur général du Domaine de Rochevilaine.
L'HÔTELLERIE n° 2559 Hebdo 30 Avril 1998