Mais ce département de plus d'un million d'habitants offre des aspects bien
différents selon que l'on considère les arrondissements de Vienne et de la Tour-du-Pin
(Nord-Isère) toujours en baisse avec même des villes sinistrées comme l'ancienne
capitale des Gaules et l'arrondissement de Grenoble (Sud-Isère) qui, lui, a connu une
hausse de 1,5% avec 2.527 créations d'entreprises contre 2.486 en 1996.
Comme l'a fait remarquer le président de la CCI de Grenoble, Roger Pellat-Finet et la
directrice de son "Espace Entreprendre", Isabel Marouard, le tissu économique
local représente 22.500 établissements et 145.000 salariés. Et, si le secteur du
commerce est à l'origine d'une création sur deux (47%), c'est celui aussi le plus
touché par les radiations (52%) par rapport aux services (33%) et à l'industrie et BTP
(15%). Ainsi, 10% des entreprises se renouvellent chaque année (grosso modo : 2.500
créations pour 2.200 radiations).
Pour les hôteliers-restaurateurs, mêmes contrastes entre le Nord de l'Isère et le Sud
avec son chef-lieu Grenoble dont l'agglomération dépasse les 400.000 habitants : solde
négatif au Nord, positif au Sud, même si tous les dossiers, dûment étudiés par les
partenaires de la CCI (banques, assurances, FNAIM, caisses de retraite complémentaires,
etc.) n'aboutissent pas.
Vingt établissements ont toutefois été créés, dont certains grâce à une meilleure
information circulant non seulement par et autour de la CCI, mais aussi dans les écoles
et centres de formation. Pratiquement, le vrai professionnalisme l'a toujours emporté,
qu'il soit le fait d'artisans chevronnés ou émanant de franchisés ou de chaînes
intégrées.
Comme en de nombreux autres sites en France, la part de l'hôtellerie indépendante ne
cesse de diminuer par rapport à celle des chaînes, tout comme celle de la restauration
artisanale classique face à l'irrésistible montée de la restauration rapide et de
l'alimentation industrielle.
Seule fausse note d'envergure touchant de plein fouet l'hôtellerie-restauration de l'arrondissement de Grenoble : le déclin manifeste des congrès. Comme l'a rappelé le député-maire Michel Destot lors de l'inauguration de la foire des Alpes en avril, la part de marché de Grenoble est passée de 9% en France il y a vingt ans à 0,9% en 1997. Certes, les séminaires et les colloques de cent à trois cents personnes augmentent, comme en résonance avec les activités high-tec et de recherche de cette ville universitaire, industrielle et de matière grise comptant 50.000 étudiants et 8.000 chercheurs. Mais les rassemblements de grande envergure font défaut, d'autant qu'au cours des deux dernières décennies, un grand nombre de villes ont su implanter une structure moderne au centre et non à la périphérie. Pour beaucoup d'organisateurs de congrès, Grenoble, ville olympique, laboratoire social, malgré un taux de chômage et une moyenne d'âge inférieurs qu'ailleurs, manque d'attraits.
C. Bannières
En 1997, 2.527 entreprises ont été créées à Grenoble contre 2.486 en 1996.
L'HÔTELLERIE n° 2562 Hebdo 21 Mai 1998