Dans la région des Alpes-de-Haute-Provence, l'hébergement hôtelier ne compte plus
sur la clientèle des stations thermales. La fréquentation des curistes est en recul de
30% depuis les années 1992/1993. Les cures faisant de moins en moins l'objet de prises en
charge par la Sécurité sociale, les patients hésitent désormais à supporter seuls
leurs frais de séjour. En effet, selon une récente enquête (1) réalisée dans le
département alpin, les curistes appartiennent en général à la classe moyenne et ils
sont d'un certain âge (+ de 50 ans). Ils veulent réduire leurs frais au maximum et par
conséquent, ils s'orientent plus vers l'hébergement de plein air ou en location. Mais
ces modes d'hébergement accusent également une baisse de clientèle.
A Gréoux-les-Bains, la situation est la même. L'hôtel Villa Borghese qui est situé
près des thermes, n'accueille que 25% de curistes parmi ses clients. Il n'y a qu'en basse
saison, où la fréquentation touristique est très faible, que l'activité thermale
profite réellement à l'hôtellerie bas-alpine. En revanche, la durée des cures -21
jours- contribue à l'allongement de la durée moyenne des séjours.
Dans les hôtels 2 ou 3 étoiles de Dignes, le taux d'occupation des curistes est de 20%.
Par contre, dans les hôtels quatre étoiles, la clientèle de curistes est infime. La
directrice de l'hôtel du Grand Paris explique : "Nous recevons peut-être 1 ou 2
couples de curistes par an. Cela n'a plus rien à avoir avec la clientèle d'il y a 10 ou
15 ans". Si la clientèle à hauts revenus fréquente encore la ville et ses
hôtels, elle s'est détournée de sa station thermale.
Pour attirer de nouveaux clients curistes, les stations thermales doivent miser sur des
nouveaux services. Les hôtels ont déjà pris les devants, en développant localement un
certain nombre de prestations. Les plus éloignés des infrastructures thermales ont ainsi
mis en place des navettes de minibus, pour leurs clients, afin de faciliter leur
acheminement quotidien.
A Dignes, l'Hôtel de Provence afin de fidéliser sa clientèle d'une année sur l'autre
lui apporte ce service, la station thermale se trouvant à 3 km à l'extérieur de la
ville.
AMP
(1) Enquête SROAT/CDTL04/IPSOS
L'HÔTELLERIE n° 2562 Hebdo 21 Mai 1998