«Avec Accor, quelle formation pour quels métiers demain ?» Une question qui
aujourd'hui concerne l'ensemble de toute une profession, génératrice d'emplois. C'est
pourquoi, la table ronde organisée dans le cadre de ce Forum des métiers qui se tenait
au Lycée Santos Dumont de Saint-Cloud avait de quoi intéresser l'audience, tant les
étudiants, que les enseignants et les chefs d'établissement, parmi lesquels Lionel
Quesnel, proviseur du lycée organisant l'événement.
Après avoir accueilli les participants à ce panel, Volker Büring rappela brièvement
les secteurs d'activité et les chiffres du groupe Accor, en insistant sur le fait que la
firme recrutait chaque année 7.800 personnes en France et 40.000 dans le monde. Et
d'ajouter que sur les 121.000 collaborateurs de l'entreprise présente dans 142 pays, ils
sont 18.000 chaque année à changer de poste au sein même du groupe. «La politique
de recrutement Accor repose sur plusieurs aspects, rappelle-t-il. N'oublions pas
que nous avons affaire à des métiers de services basés sur le contact avec le client.
Le côté comportemental est donc primordial pour exercer dans nos métiers. L'accueil, la
gentillesse, le sourire, etc., sont des notions essentielles pour se lancer dans
l'activité de services. Par ailleurs, il faut tenir compte des nouvelles technologies qui
se développent et qui sont en train de changer nos métiers. On l'a vu avec, par exemple,
la mise en place des systèmes de réservations, le yield management ; ce sont des
nouvelles compétences que les jeunes doivent maîtriser lors de leur insertion dans la
vie professionnelle, d'où l'importance des relations écoles/entreprises afin que les
établissements scolaires intègrent dans leur programme de formation toutes ces
compétences. Nous aurons ainsi la garantie que les entreprises embauchent et que les
jeunes soient opérationnels», conclut-il. Accor a déjà signé une dizaine de
conventions de partenariat avec des lycées hôteliers depuis le mois de décembre.
Un avis partagé par Christian Navet de la FNIH qui participait également à cette table ronde. Plaidant pour les PME de l'hôtellerie-restauration, il a rappelé que ce secteur avait créé 200.000 emplois au cours des douze dernières années. «Un secteur qui recense aujourd'hui 600.000 salariés et 200.000 non salariés, précise-t-il. Pour réussir à adapter les formations d'aujourd'hui aux métiers de demain, il faut revoir les référentiels d'examens. Des démarches ont déjà été entamées dans ce sens avec le Bac Pro, dont la rénovation vient tout juste de se terminer. D'autres suivront à commencer par le CAP et le BEP».
Pour Jean Demars, inspecteur d'Académie pour les Hauts-de- Seine, il n'existe pas
aujour-
d'hui de réponse réelle à la question posée par Accor sur les formations et les
métiers de demain. «Par contre, j'aimerais insister sur un point qui me paraît
important à l'heure actuelle concernant les jeunes et leur avenir. Nous devons leur
rappeler en permanence qu'ils seront amenés à changer de métiers plusieurs fois dans
leur carrière professionnelle. En suivant des études préparant à un diplôme, ils
entreront dans un secteur d'activité précis, mais ils changeront un jour ou l'autre de
métier, nécessitant une grande capacité d'adaptation. D'où l'importance de la
formation première qui doit évoluer régulièrement pour coller parfaitement à
l'évolution des métiers.» A cela, Michel Aberlen, représentant le ministère de
l'Emploi, a vanté les bienfaits de la formation continue Un moyen de prendre le relais
auprès des personnes réorientant leur carrière professionnelle. Par ailleurs, il a
souligné l'importance de la formation initiale qu'il a même qualifiée d'indispensable
pour pouvoir suivre ensuite des formations professionnelles.
Jean-Marie Panazol, inspecteur pédagogique régional hôtellerie-tourisme a conclu
cette table ronde sur une note positive, en rappelant l'excellente réussite de la
filière CHR en terme d'insertion professionnelle, grâce aux relations
écoles/entreprises. «Une réussite due à plusieurs facteurs. Tout d'abord, la
participation des professionnels au sein de l'enseignement, ainsi que dans la création ou
la rénovation de diplômes et dans les évaluations. Par ailleurs, l'accueil des
enseignants dans la formation continue est une nécessité absolue pour adapter
l'enseignement à l'évolution des métiers», a-t-il ajouté.
Le premier Forum des métiers Accor en Ile-de-France vient confirmer l'engagement du
groupe envers l'apprentissage et l'insertion des jeunes dans le milieu professionnel de
l'entreprise.
B. Thiault
bthiault@lhotellerie-restauration.fr
(1) Une convention de partenariat a été signée le 8 décembre 97 entre le groupe Accor et l'Académie de Versailles pour une durée de trois ans, en faveur de l'apprentissage et de l'insertion des jeunes. Elle s'inscrit dans le cadre d'un partenariat national entre l'entreprise et le ministère de l'Education nationale.
Une table ronde organisée par Accor sur la formation d'aujourd'hui et les métiers
de demain réunissait autour de Volker Büring, DRH de Accor, des inspecteurs d'Académie
comme Jean Demars et Jean-Marie Panazol, un représentant du ministère de l'Emploi,
Michel Aberlen, Christian Navet de la FNIH et Bruno de Montalivet de chez Accor.
L'HÔTELLERIE n° 2562 Hebdo 21 Mai 1998