«la restauration traditionnelle, rappelle Claude Izard lors du dernier congrès de la CFHRCD, connaît des difficultés énormes. Sa défense mérite une attention particulière avec des remèdes spécifiques. La qualité qui doit la différencier de la restauration industrielle devient difficile à maintenir dans tous les créneaux de prix. Cette qualité est fonction de la compétence des hommes et de la prestation fournie, mais elle est complètement liée au contexte économique. Cette qualité n'est possible que si le contexte économique le permet. Il nous paraît donc aujourd'hui impératif de nous organiser d'une façon spécifique afin de défendre au mieux nos intérêts. Nous proposons donc d'une part, de modifier l'appellation «Groupement des restaurateurs» et de la remplacer par «Groupement national de la restauration traditionnelle artisanale». Et, d'autre part, de demander la création d'un code APE (55636AP) «La Restauration traditionnelle artisanale». Ce code permettra de reconnaître les entreprises répondant à cette définition. Ces deux propositions spécifiques à la restauration traditionnelle ont été votées à l'unanimité par les délégués.
Dans ce groupement pourront entrer tous ceux qui exercent une «Restauration
traditionnelle artisanale», c'est-à-dire tous ceux qui exercent «une activité de
restauration de type artisanal avec un service à table de plats cuisinés valorisant les
produits et la cuisine de qualité avec une préparation sur place par un personnel
qualifié». Cette nouvelle classification permettra de regrouper sous une même
rubrique tous les restaurateurs artisans, sans tenir compte du nombre d'employés,
contrairement au répertoire des métiers. Dans ce groupement pourront donc entrer les
restaurateurs artisans qui auront obtenu le nouveau code APE (55636AP) «La Restauration
traditionnelle artisanale», avec une inscription à la Chambre de commerce et une
inscription à la Cham-
bre des métiers avec un pourcentage de cotisations équitablement réparti. La création
d'un code APE spécifique et l'inscription des restaurateurs à la Chambre des métiers
donneraient aux pouvoirs politiques la possibilité de créer les dispositions
législatives nécessaires au maintien de l'activité artisanale en la réservant au code
APE (55636AP) qui représenterait entre 15.000 et 20.000 entreprises au lieu de 100.000
aujourd'hui regroupées».
Quelles sont les revendications de ce Groupement national de la restauration
traditionnelle artisanale ?
- Un changement du taux de TVA pour la matière transformée en instaurant le pourcentage
2/3 à 5,5% et 1/3 à 20,6%.
- Un plafonnement du coût salarial (salaire de l'exploitant compris).
- La modification des méthodes de formation : développement de la formation par
alternance, obligation de retour des enseignants par des stages réguliers en entreprises,
formation des tuteurs, indemnisation des tuteurs (sous forme d'argent ou de points de
retraite), possibilité pour un collaborateur de former deux apprentis (au lieu d'un)
comme peut le faire l'employeur, création de diplômes spécifiques à la restauration
artisanale.
- La mise en place d'outils de communication très importants par l'intermédiaire du
ministère du Commerce et de l'Artisanat qui devrait être le ministère de tutelle de la
restauration traditionnelle artisanale. Rappelons l'importance de la restauration
traditionnelle artisanale dans l'activité économique et l'attrait touristique de la
France.
- La remise en cause de la convention collective en demandant la création d'un nouveau
code du travail intitulé «Code du travail des services».
B.G.
Claude Izard, président du Groupement des restaurateurs de la CFHRCD :
«La création d'un Groupement national de la restauration traditionnelle artisanale et
l'obtention d'un code APE spécifique permettront de mieux organiser notre défense.»
L'HÔTELLERIE n° 2562 Hebdo 21 Mai 1998