"Une école, un métier, un emploi assuré". Telle est la devise du Lycée hôtelier Sainte-Thérèse de la Guerche-de-Bretagne. Lorsque l'on y pénètre, on ne peut s'empêcher de penser à l'une de ces ancestrales institutions anglaises où les élèves déambulent en uniforme sous le regard rigoureux des professeurs et directeur. Même le cadre se prête à cette réflexion. Au détour d'un escalier apparaissent en effet les vitraux de l'ancienne chapelle, partie intégrante autrefois de la clinique tenue par des sœurs.
En seulement sept années d'existence, cet établissement de quelque 180 élèves est devenu le partenaire incontournable des meilleures tables de l'Hexagone. Dans la salle d'attente, les menus tapissant les murs font office de cartes de visites : Bernard Loiseau, Marc Veyrat, Georges Blanc, Michel Guérard, Olivier Rœllinger... Au total, une centaine d'établissements prestigieux ac-cueillent en stage les élèves de l'école. Oenologue de formation, le directeur Joseph Le Gal affiche une fierté non dissimulée à l'énonciation de noms si prestigieux. "Et les chefs s'échangent l'adresse du lycée entre eux. C'est le signe d'une belle reconnaissance, non ?"
Le Lycée Sainte-Thérèse prépare aux BEP, Bac Professionnel et assure une mention complémentaire pâtisserie-restauration. "Nous disposons des meilleurs résultats de l'académie de Rennes avec un taux de réussite entre 96 et 99%, se félicite Joseph Le Gal. Et environ 80% des élèves de BEP évoluent vers un Bac Pro." Ensuite, les résultats s'avèrent tout aussi réjouissants pour les élèves puisque 100% d'entre eux intègrent un établissement, d'où la devise, "un emploi assuré". Pour en arriver là, Joseph Le Gal impose un régime spartiate à ses élèves, filles ou garçons. Le règlement, en quinze points, doit être suivi à la lettre depuis la coupe de l'uniforme (choisi et commandé par l'école) jusqu'aux deux soirées de liberté accordées dans la semaine (une soirée télévision et une sportive), en passant par des horaires précis (entrée dans la chambre entre 20 h 00 et 20 h 30; arrivée à l'école à 7 h 30) et l'interdiction de fumer. "Ces règles ont été définies dès le départ, il est donc aisé de les faire respecter, souligne Joseph Le Gal. Et comme nous sommes dans une petite ville, nous pouvons exercer un suivi rigoureux." La plupart des élèves (120) logent chez l'habitant (familles choisies par l'école).
L'école (11 salles de classe, un CDI, une salle informatique de 24 postes, 2 cuisines,
2 restaurants dont un de 55 couverts, une réception, etc.) investit par ailleurs
régulièrement dans l'agrandissement et la modernisation de ses locaux (18 MF
d'investissement depuis 90) et s'apprête à racheter un bâtiment attenant pour y créer
de nouvelles salles de cours et un abri pour les jeunes. "Le restaurant accueille
essentiellement des familles d'accueil ou d'élèves, des professeurs etc., tient à
rappeler le directeur soucieux des professionnels locaux. Dernièrement, j'ai refusé
un cocktail demandé par quelqu'un de l'école." Et les soirée à thèmes
régulièrement proposées par les élèves sont ouvertes aux familles ou amis.
Malgré le succès, Joseph Le Gal souhaite rester "un artisan de la
formation." Il ne passera pas la barre des 210 élèves.
O. Marie
Les élèves du Lycée hôtelier Sainte-Thérèses de la Guerche-de-Bretagne.
L'HÔTELLERIE n° 2565 Hebdo 11 Juin 1998
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