"Avec l'avènement de l'euro, nos métiers vont bouger et nous avons encore de gros efforts d'adaptation à faire. C'est pourquoi nous avons choisi de nous réunir, pour la première fois de notre histoire, dans les locaux du CFA de Digne-les-Bains...". Jean-Claude Redolfi (La Villa Borghese à Gréoux-les-Bains) ouvrait ainsi l'assemblée générale de la Fédération départementale de l'industrie hôtelière des Alpes-de-Haute-Provence, à la tête de laquelle il a été élu courant 1997.
Objectif : mettre l'accent sur la nécessité pour les professionnels de ce petit département, où le tourisme peut encore se développer, d'embaucher du personnel bien formé et faire évoluer l'image de marque de la profession.
La Fédération a ainsi récemment signé au niveau départemental un plan emploi-formation pour permettre à une vingtaine de jeunes en difficulté scolaire d'être embauchés en contrat de qualification pendant un an. Cette action est menée en collaboration avec les Greta de Manosque et de Sisteron, le CFA de Digne, l'ANPE et le Fafih.
Afin d'inciter ses adhérents à s'adapter à la nouvelle réglementation européenne sur l'hygiène en restauration, le syndicat leur a adressé à tous un contrat type d'auto-contrôle, mis au point par le CLAQ (Centre Local d'Action Qualité) où la profession est représentée par Sylvain Nowak (Le Vieux Colombier à Digne).
Pour aller plus loin dans sa démarche de sensibilisation, la Fédération départementale avait d'ailleurs invité à l'assemblée générale un inspecteur de la Direction des services vétérinaires qui a répondu en direct aux questions concrètes que se posent les restaurateurs.
Trois autres sujets sensibles étaient abordés au cours de la journée : l'avenir compromis de l'autoroute Sisteron-Grenoble qui pénalise les professionnels des Alpes du Sud dont le territoire est enclavé ; la concurrence déloyale faite par le tourisme associatif qui déborde de plus en plus de son objet initial et la multiplication des maisons et chambres d'hôtes ; et , enfin, de manière plus générale, le problème de la TVA en restauration, le président Redolfi insistant particulièrement sur l'inégalité de traitement dont pâtissent les tickets restaurants (TVA à 20,6%) par rapport à la restauration collective (TVA à 5,5%).
A noter : l'intervention du Préfet, dont la présence témoignait de l'importance économique du secteur de l'hôtellerie-restauration, premier créateur d'emplois dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Il soulignait notamment le progrès réalisé dans la qualité de l'hôtellerie, les établissements classés représentant désormais la moitié du parc total (un quart en 1992), tout en insistant sur l'importance de l'effort à poursuivre. Grâce aux fonds européens (soutien aux zones rurales), trois à quatre millions d'aides supplémentaires pourront être injectés dans le département pour moderniser l'hôtellerie.
Le président de la Fédération régionale, Guy Ramage, annonçait, quant à lui, qu'il allait tenter d'obtenir du Conseil régional une aide à l'investissement dans le domaine de l'hygiène en restauration.
A signaler enfin : la présence d'un nouveau trésorier, Alain Vidal (Hôtel du Grand Jardin à Gréoux-les-Bains) en remplacement de M. Kaufmann, décédé après 20 ans passés au service du syndicat.
L. Casagrande
Jean-Claude Redolfi, président de la Fédération de l'industrie hôtelière des
Alpes-de-Haute-Provence,
et Bernard Dall'Osto, directeur du CFA de Digne-les-Bains.
Quelques chiffresNombre d'établissements dans l'hôtellerie-restauration : 800 dont 90% de
moins de dix salariés. |
L'HÔTELLERIE n° 2565 Hebdo 11 Juin 1998
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