Le 28 mai dernier, à l'instar de la Métropole, la Réunion a fêté -pour la
deuxième année consécutive et avec succès- la cuisine, avec plus de 70 restaurants
partenaires, contre 50 l'an dernier. Au-delà de son propre visuel créé pour la campagne
de publicité -représentant une toque ornée d'un plat contenant l'île avec son volcan
crachant un feu d'artifice- la Réunion a privilégié un état d'esprit purement local :
«Nous n'avons pas appliqué comme en Métropole le 50% de remise, explique
Philippe Doki-Thonon, président du Club de la restauration de la Réunion (branche de la
Chambre syndicale de l'industrie hôtelière). L'opération a été laissée à
l'appréciation de chaque restaurateur : certains ont offert l'apéritif, d'autres
organisé un concours avec un billet d'avion à la clé ou convié un orchestre... Le mot
d'ordre était surtout de faire attention à l'accueil, d'offrir un bon rapport
qualité/prix en mettant en avant les produits locaux. Bref de montrer notre savoir-faire
qui n'est pas assez reconnu...»
En ligne de mire : le manque d'intérêt des guides et critiques culinaires pour l'île : «Nous
sommes un marché trop petit, nous ne les intéressons pas», regrette Philippe
Doki-Thonon.
Pourtant les initiatives sont légion, que ce soit le regroupement de restaurateurs autour
d'un engagement qualitatif -club «Saveurs et senteurs» réunissant les meilleures tables
de l'île- ou l'organisation de manifestations culinaires : ainsi, outre la Semaine du
goût en octobre, la Réunion sera également le théâtre du premier «Salon du goût, de
la gastronomie, des produits agricoles et alimentaires» du 25 au 29 novembre prochains.
S. Jullien-Para
L'HÔTELLERIE n° 2566 Hebdo 18 Juin 1998