Daniel Garrigue, le maire de Bergerac, a finalement cédé aux desiderata du géant
américain du hamburger, en autorisant l'implantation d'un McDonald's sur la zone
commerciale de La Cavaille. Depuis deux ans, l'affaire faisait l'objet de polémiques,
entre municipalité, associations de commerçants, fédérations hôtelières locales, et
surtout promoteurs immobiliers, tous intéressés à divers degrés par cette arrivée.
Tout dans cette affaire est question de géographie. L'idéal pour la Mairie étant une
installation en centre-ville, des locaux ayant été proposés à cet effet à de bonnes
conditions aux représentants de la chaîne américaine. Des managers qui de leur côté
souhaitaient visiblement trouver leur place à l'extérieur, dans des zones de chalandise
plus actives, comme celle de La Cavaille. Et qui d'ailleurs lorgnaient vers un autre
projet écoutant les sirènes venues du centre commercial de Pineulh. C'est d'ailleurs
cette menace qui aurait emporté l'adhésion finale de Daniel Garrigue.
Autre motivation, très financière, celle du promoteur immobilier Gérard Teulet, dont le
siège est à Boulazac, et qui réhabilite un bâtiment rue de la Résistance, en
centre-ville, lieu dans lequel il aurait bien volontiers accueilli un fast-food. Mais le
prix d'entrée aurait été trop élevé pour McDo, même si le premier élu s'était
montré favorable, à cet emplacement à l'installation d'un McDo Foyer.
Une condition que Daniel Garrigue avait au départ des pourparlers placée en tête de
propos, et qui semble abandonnée désormais, le maire annonçant «qu'entre deux maux
il fallait choisir, soit protéger les commerçants du centre de l'attrait de McDonald's
à La Cavaille, soit protéger le commerce Bergeracois dans son entier d'une concurrence
voisine de centre-ville».
Le McDonald's ouvrira donc ses portes en octobre 98. Mais pour s'intégrer dans le site,
son toit sera construit à la mode périgourdine.
AMPco
L'HÔTELLERIE n° 2566 Hebdo 18 Juin 1998