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Accor

Optimisme pour 1998

Au terme des cinq premiers mois de son exercice, le groupe français table sur une nouvelle hausse de son résultat net.

Paul Dubrule et Gérard Pélisson, coprésidents du conseil de surveillance d'Accor, ne cachaient pas leur satisfaction la semaine dernière à l'occasion de l'assemblée générale de l'entreprise. «Les marchés présentent de forts potentiels de développement et Accor dispose des ressources financières adéquates grâce à la politique de réallocation de ressources menée depuis un an», ont-ils ainsi déclaré tous deux à l'unisson. Ne manquant pas en outre d'ajouter, «nous présentons à Jean-Marc Espalioux, aux membres du directoire et à toutes les équipes, nos plus vives félicitations pour leurs résultats, le chemin parcouru en douze mois et la façon dont ils préparent l'avenir.» De fait, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour le conglomérat français à la tête aujourd'hui de 2.577 hôtels (soit une capacité de 288.269 chambres) dont 44% en pleine propriété, 24% en location, 20% en gestion et 12% en franchise.

L'exercice 1997 a en effet été marqué par une hausse du chiffre d'affaires consolidé à deux chiffres, soit 12,3% (à 31,7 milliards) et une augmentation du résultat global opérationnel de 62% à 2,4 milliards. Le bénéfice net part du groupe a lui aussi réalisé un fort bond en avant franchissant la barre des 1,5 milliard de francs. Quant à la rentabilité des capitaux investis (ROCE), elle a crû de 1% pour atteindre 10,2%.

Des performances particulièrement encourageantes d'autant que cette tendance favorable constatée l'an passé semble bel et bien se confirmer au terme des cinq premiers mois de l'année 1998. A fin mai, l'activité des quatre métiers principaux d'Accor (hôtellerie, agences de voyages, location de voitures et titres de service) a effectivement progressé de manière sensible.

L'hôtellerie a le vent en poupe

L'hôtellerie connaît un succès grandissant à travers le monde entier (excepté l'Allemagne où l'activité peine à retrouver ses niveaux d'antan). La catégorie Affaires & Loisirs en Europe a d'ailleurs vu au terme des cinq premiers mois de l'exercice 1998, son taux d'occupation grimper de 2,3 points à 61,7% et son RevPar (revenu par chambre disponible) de 7,1% par rapport à 1997. Le pôle économique (Ibis/Formule1 /Etap'Hôtel) a constaté une amélioration de sa fréquentation de 2,2 points à 68,7% tandis que son RevPar progresse de 6,4%.

Concernant Motel 6 (Etats-Unis), le niveau d'occupation fléchit de 1,1 point (à 60,6%), mais le RevPar s'améliore de 5,7%. Le trafic géré par les agences de voyages est pour sa part en progression de 18% comparativement à la même période de l'année antérieure. Du côté d'Europcar (location de voitures), l'ambiance est là aussi au beau fixe avec un chiffre d'affaires atteignant 1,8 milliard de francs (+18,6%). Quant aux titres de service, rebaptisés récemment «Accor Services Corporate», ils tirent eux également leur épingle du jeu avec un volume d'activité de 16 milliards en hausse de 14,7%.

De bons résultats qui devraient a priori conduire une nouvelle fois les dirigeants de l'entreprise à se frotter les mains d'ici la fin de l'exercice en cours. Reste que Jean-Marc Espalioux, président du directoire, ne souhaite toujours pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Il n'a d'ailleurs pas manqué d'exprimer clairement son point de vue aux actionnaires quant aux résultats 1998 de la compagnie. «Les chiffres enregistrés sur les cinq premiers mois de l'année nous permettent d'envisager un exercice 1998 en hausse par rapport à l'année précédente», a-t-il ainsi expliqué. Et de préciser, «cette hausse n'atteindra cependant pas l'ampleur de celle réalisée entre 1996 et 1997.»

20.000 chambres supplémentaires en 1998

Cela n'empêchera pas pour autant le président du directoire d'Accor de poursuivre les objectifs ambitieux qu'il a fixés à la société. Bien au contraire ! Ses trois axes stratégiques majeurs, qui sont la réallocation de ressources, le développement et le projet «Accor 2000», sont en effet plus que jamais d'actualité. Pour ce qui est du programme de réallocation de ressources, l'année 1998 a débuté sur les chapeaux de roues avec un total de cessions d'actifs non stratégiques de 6 milliards de francs (murs d'hôtels Motel 6, murs d'hôtels en Europe, participation dans Compass et Hotelia).

Parallèlement, le groupe met les bouchées doubles en terme de croissance hôtelière tablant sur 20.000 nouvelles chambres en 1998. Accor s'apprête notamment à acquérir la chaîne néerlandaise Postijon. De nombreuses ouvertures sont prévues pour l'enseigne Sofitel (New York, Chicago, Berlin, Paris Grande-Arche, Londres...). Les autres marques comme Novotel, Mercure, Ibis, Etap'Hôtel, Formule 1 ne sont pas en reste : Florence, Sydney, Mexico, Dalat au Viêt-nam, Londres, Luxembourg, Allemagne, Suède, Afrique, Pologne, Argentine, Brésil... Sans oublier les hôtels de loisirs (Thalassa/Coralia) qui essaiment à Biarritz, Bodrum (Turquie), au Maroc ou bien encore à Saint-Domingue. Au total, Accor prévoit à moyen terme un développement hôtelier de 250 nouveaux établissements par an en moyenne (dont 50% en gestion ou franchise, les 50% restants en propriété ou location).

Réseau mondial de vente

De leur côté, les agences de voyages mènent tambour battant leur politique de grands comptes et proposent une activité de consultant en politique de voyages auprès des différentes sociétés. Europcar met toujours tout en oeuvre pour redevenir numéro 1 à travers le Vieux Continent. Quant au projet collectif «Accor 2000» lancé en 1997 avec en particulier la mise en place d'une organisation multimarques, il avance à grands pas. Le regroupement des forces commerciales dans l'hôtellerie est d'ores et déjà en cours afin d'établir un réseau mondial de vente pour une meilleure maîtrise des flux internationaux de clientèle. La politique d'achat s'est étendue aux achats non alimentaires et hors de France. Enfin, près de 1.500 hôtels seront équipés d'un outil commercial performant via Internet d'ici la fin de l'année.

C. Cosson
c.cosson@lhotellerie-restauration.fr


Paul Dubrule et Gérard Pélisson, coprésidents du conseil de surveillance d'Accor,
ont félicité l'équipe dirigeante (notre photo) pour leurs performances.

 

Accor s'intéresse toujours à l'Asie

Malgré la crise économique qui sévit actuellement dans cette partie du monde, le groupe français entend bel et bien poursuivre sa croissance en Asie. D'autant plus que de bonnes opportunités d'investissements devraient très prochainement faire leur apparition sur ce marché tant en terme d'établissements que de groupes hôteliers asiatiques locaux de petite et moyenne tailles. Assez serein du fait de la répartition géographique de ses implantations (61 hôtels en Australie et 67 en Asie) et du mode de développement employé dans cette région (contrats de gestion), Accor a budgété pour 1998 une contribution à 100% positive de 50 millions de francs de résultat global des opérations, à comparer à une perte de 32 millions en 1997.

 

Les taux d'occupation par marques
 
Marques 1995 1996 1997
Sofitel 60,7% 61,4% 63,3%
Novotel/Mercure 60,8% 61,7% 63,6%
Ibis 66,3% 67,8% 71%
Formule 1/Etap'Hôtel 67,2% 69% 70,4%
Motel 6 67,2% 65,4% 64,6%
Hotelia 83,6% 89,7% 91,3%
Tourisme 55% 60,5% 63,7%

L'HÔTELLERIE n° 2566 Hebdo 18 Juin 1998

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