Enfin une étude fiable où la France ne se regarde pas le nombril ! Et chose
surprenante bien sûr, les résultats ne sont pas totalement en sa faveur. Tandis que la
Direction du Tourisme, via sa traditionnelle enquête aux frontières, sacre en effet
l'Hexagone depuis un certain nombre d'années «première destination touristique au
monde», IPK International remet en cause pour sa part cet ordre établi.
Selon la dernière étude de ce groupe indépendant (fondé en 1970) sur les vacances des
Européens, la fréquentation touristique des habitants du Vieux Continent en France a
certes repris du poil de la bête au cours des deux dernières années améliorant
notamment la «qualité» de ses séjours. Il n'en reste pas moins vrai qu'en 1997, le
territoire national figurait seulement au second rang en terme d'arrivées avec 29
millions (visiteurs âgés de plus de 15 ans passant au moins une nuit à l'étranger),
devant l'Allemagne (24 millions) et l'Italie (22 millions). L'Espagne caracolant en tête
avec 30 millions.
Idem à propos du classement en nombre de nuitées. La France a ainsi atteint les 242
millions de nuitées l'an passé contre 350 millions pour la péninsule ibérique. De tels
écarts quantitatifs aboutissent évidemment à une nouvelle seconde place quant au
montant des dépenses en devises réalisées par les Européens. Avec 119 milliards de
francs (soit une moyenne de 4.210 francs/personne/voyage), la France a là encore un
sacré bout de chemin à parcourir comparativement aux 198 milliards de devises récoltés
par nos voisins espagnols.
Autant d'indicateurs éloquents qui devraient conduire les organisations
institutionnelles ainsi que les professionnels du tourisme à ne plus camper sur certaines
«fausses» bonnes positions. Si la France tend certes à confirmer sa bonne santé en
terme de courts séjours de va-cances (5,5 millions d'arrivées contre 2,7 millions pour
l'Allemagne et 2,7 millions pour l'Autriche), les chiffres prouvent en effet que sur le
plan des longs séjours (plus de quatre nuits) l'Hexagone rencontrent de nombreuses
difficultés pour gagner des parts de marché.
Malgré son charme indéniable et ses multiples attraits tant culturels que
géographiques, le pays des Gaulois ne parvient pas en effet à attirer beaucoup
d'Européens pour les longs séjours de vacances. L'Hexagone a ainsi uniquement accueilli
15,1 millions d'arrivées en 1997 contre 25,3 millions pour l'Espagne et 15,5 millions
pour l'Italie. Et plus étonnant encore ! En ce qui concerne les vacances au bord de la
mer, seulement 7% des séjours des Européens s'effectuent en France contre 25% en
Espagne.
Parallèlement, l'étude menée par le groupe IPK International révèle d'autres points
intéressants comme le fait que plus de 54% des séjours des Européens dans notre pays se
font en voiture (18% en bus, 14% en train, 20% en avion...). A noter également que 42%
des Européens utilisent les services d'une agence de voyages, d'un tour-opérateur ou
d'une association pour organiser leur déplacement. Sans oublier que l'hébergement le
plus utilisé en France en 1997 est l'hôtellerie (50%).
C. Cosson
ccosson@lhotellerie-restauration.fr
Ce que cherchent les vacanciers en France1. Le repos |
LES DIX PREMIERS PAYS EUROPÉENS VENUS |
---|
EN FRANCE EN 1997 |
1.............. Allemagne |
2.............. Grande-Bretagne |
3.............. Suisse |
4.............. Pays-Bas |
5.............. Italie |
6.............. Belgique |
7.............. Espagne |
8.............. Pologne |
9.............. Danemark |
10............ Autriche |
L'HÔTELLERIE n° 2568 Hebdo 2 Juillet 1998