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Vie professionnelle

L'ancien vice-président de la FNRF rejoint la Confédération

«On ne peut pas défendre en même temps les chaînes et les indépendants»

Henri Charvet, qui s'était présenté aux côtés de Georges Antoun aux élections nationales de la FNIH en septembre dernier, vient d'annoncer son départ de la rue d'Anjou. L'ancien vice-président de la FNRF rejoint la CFHRCD, où il devient conseiller du président.

L'Hôtellerie :
Vous avez pris la décision d'entrer à la Confédération. Pourquoi ?
Henri Charvet :
«J'ai choisi de quitter la FNIH pour des raisons très précises : la Confédération, aujourd'hui, représente une force vive qui défend la cause des indépendants. Roland Magne, son président, ne s'éparpille pas. Ses objectifs sont de préserver les PME mais aussi la restauration et l'hôtellerie de tradition française. Quand je l'ai rencontré dans le cadre syndical, je me suis rendu compte que nous étions sur la même longueur d'ondes et c'est ce qui m'a décidé à rejoindre la CFHRCD.»

L'Hôtellerie :
Comment voyez-vous votre rôle de conseiller du président, puisque tel est désormais votre titre au sein de la rue Barye ?
H. C. :
«J'ai derrière moi 32 ans de présence au sein de la FNIH dont 25 ans de syndicalisme actif. J'ai été président départemental, membre du bureau fédéral, vice-président de la Fédération nationale de la restauration française. Tout cela fait que j'ai une certaine expérience et c'est cette expérience que je mets à disposition de la Confédération. Si j'ai quitté la Fédération, c'est aussi parce que depuis plusieurs mois tout ce que j'ai essayé de mettre en route est resté sans réponse de la part des instances dirigeantes, très occupées ailleurs, semble-t-il. Si j'ai adhéré à la Confédération, c'est pour apporter une aide constructive à la profession. Quant au titre qui m'est désormais imparti, je voudrais simplement vous rappeler que le président Magne, en prenant la tête de la Confédération, s'est doté de plusieurs conseillers. Ces conseillers ont une tâche relativement large».

L'Hôtellerie :
Qu'est-ce qui différencie selon vous à l'heure actuelle la Confédération de la FNIH ?
H. C. :
«Je vous l'ai un peu dit toute à l'heure. Je ne crois pas, sincèrement, qu'on puisse défendre en même temps les indépendants et les chaînes. Les chaînes n'ont pas du tout les mêmes besoins, les mêmes soucis qu'un indépendant. Nous sommes en face de deux mondes et plus le temps passe, plus je m'aperçois du fossé qui sépare les instances dirigeantes actuelles de la FNIH de nos petites entreprises. Pour moi, il faut aller à la rencontre des administrations, il faut plus que jamais aller au-devant des pouvoirs publics. Il faut leur rappeler que les chaînes et les indépendants ne sont pas comparables, que les charges et les risques ne peuvent être gérés par eux de la même manière. Dans cet esprit, Roland Magne se déplace régulièrement sur le terrain à la rencontre des adhérents et passe également une grande partie de son temps au contact des pouvoirs publics.»

L'Hôtellerie :
Vous ne décolérez pas contre la taxe professionnelle. Le sujet vous paraît-il plus urgent que celui de la TVA en restauration ?

H. C. :
«Tout est urgent. Mais, personnellement, je ne crois pas à une TVA de 14% pour tous, restauration collective et vente à emporter comprises. Les collectivités n'ont pas du tout envie de voir leur taux augmenter et on les comprend. Le problème de la TVA ne peut se règler qu'à l'échelon européen et, dans l'immédiat, il faut passer à autre chose. La taxe professionelle est la plus injuste qui soit puisque plus vous embauchez, plus vous payez de taxe. Si c'est ça la motivation à l'embauche ! Prenons aussi l'exemple de l'abattement des charges patronales sur les avantages en nature qui vient de nous être accordé. Vous savez ce que ça donne dans la réalité ? Chez moi, pour 14 salariés, ces 25% correspondent à 640 F par mois. A côté de ça, on nous dit, maitenant que vous faites des économies, vous pouvez passer à 35 heures et embaucher un salarié en plus. Vous croyez qu'avec ces 640 F je peux employer quelqu'un en plus ? J'aimerais pouvoir embaucher parce que c'est aussi l'avenir de la profession qui est en jeu. N'oublions pas non plus qu'il faut continuer d'oeuvrer pour obtenir la reconnaissance de notre profession. C'est sur ces sujets que j'attends qu'un syndicat se batte et c'est ce que je trouve à la Confédération.»

Propos recueillis par Sylvie Soubes


« Il faut plus que jamais aller au-devant des pouvoirs publics. Il faut leur rappeler que les chaînes et les indépendants ne sont pas comparables. »


L'HÔTELLERIE n° 2570 Hebdo 16 Juillet 1998

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