Seul concours au monde réunissant dans une même démarche professionnelle et
promotionnelle la cuisine et le vin, le prix Paul-Louis Meissonnier a fêté, en Avignon,
son dixième anniversaire. Des bougies soufflées dans un esprit convivial mais sans le
moindre concours, cette fois.
Voulu et mis en place par le Comité interprofessionnel des vins AOC des Côtes du Rhône,
ce concours a ainsi trouvé une autre façon de s'illustrer. En respectant une pause d'un
an dans les épreuves et en invitant cuisiniers célèbres (de Jean-Paul Jeunet à Michel
Lorain en passant par Thierry Marx) et sommeliers de tout premier rang (de Georges
Pertuset, le président des l'UDSF, à Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du Monde)
au cours d'une journée de rencontres et de dégustations.
A la Maison des Vins, tous ont pu profiter d'une présentation commentée des vins qui
font la richesse et la variété de cette région viticole. Puis, un déjeuner élaboré
par Paul-Louis Meissonnier et Christian Etienne, le chef avignonnais, a laissé chacun,
comme lors des épreuves, s'essayer au mariage des vins et des mets. Original ensuite, le
rallye dans les vignes qui a permis à des équipes composées de chefs et de sommeliers
de partir à la découverte du vignoble lui-même : à Châteauneuf-du-Pape, Violès,
Beaumes-de-Venise et Suzette. Enfin, c'est un dîner de gala qui a réuni quelque 350
invités au Palais des Papes, juste après la dégustation du millésime 1997 de
l'appellation Tavel. Un dîner réalisé par Patrick Henriroux (Vienne), Michel Chabran
(Pont de l'Isère) et Christian Etienne (Avignon). Trois chefs qui vont rejoindre
Paul-Louis Meissonnier dans l'équipe qui préside aux destinées de ce concours.
Une annonce qui a été officialisée au cours des différents discours par celui dont le
nom sera à jamais lié à cette opération prestigieuse. «Ce concours, on le doit à
Jean-Pierre Brotte, alors président du comité interprofessionnel, rappelait PLM. Il
s'agissait de faire quelque chose de prestigieux autour de l'association d'un chef
cuisinier et d'un sommelier et de leurs connaissances pour le mariage d'un plat et d'un
vin des Côtes du Rhône. Tout le monde disait à l'époque qu'on allait se casser la
figure. Ce dixième anniversaire, la reconnaissance unanime qui est la nôtre en Europe et
tous nos hôtes célèbres réunis en Avignon sont là pour affirmer clairement le
contraire.» Un enthousiasme qui a même conduit Paul-Louis Meissonnier à livrer ce
qui était encore alors un secret bien gardé, c'est-à-dire le nom du plat sur lequel les
«équipes» devront plancher en avril prochain, lors du concours : un civet de homard aux
Côtes du Rhône rouge.
Ce qui risque de changer d'ici là, puisque le voile a été levé un peu trop tôt...
J. Bernard
De très nombreux chefs et des sommeliers de tout premier plan ont répondu présent
pour fêter, en Avignon, le dixième anniversaire du Prix Paul-Louis
Meissonnier.
L'HÔTELLERIE n° 2570 Hebdo 16 Juillet 1998