Pour enrayer la baisse de fréquentation, moins deux points chaque année, 9 hôteliers varois ont opté pour une démarche de gestion et de commercialisation commune de leur établissement. Créé en 1994 sous l'impulsion de Jean-Claude Bénichou qui en est encore le président, le groupement Art de Vivre en Provence affiche aujourd'hui un véritable succès et table cette année sur un chiffre d'affaires de plus de 5 MF. «Des tarifs à la vente trop élevés, des prestations de service trop limitées telles étaient les principales explications de la diminution de la fréquentation touristique dans notre département», explique le président. Partant de ce constat, les adhérents d'Art de Vivre ont d'abord cherché à diminuer leurs coûts en négociant de façon centralisée les achats de leurs produits. Une démarche qui a permis d'économiser 50% sur le lavage du linge ou encore de 15% à 20% sur le prix d'achat de la viande ou du poisson. Toute la commercialisation des établissements du groupement -de la réservation à la facturation- est également gérée au niveau du bureau d'Art de Vivre qui compte pour l'instant une seule personne salariée et des bénévoles. Une situation qui devrait évoluer rapidement. «Au vu du succès de notre action, nous devrons soit employer une personne en plus, soit nous inscrire dans une démarche plus institutionnelle qui nous permettrait de déléguer un peu», ajoute le président.
Dès le départ, Jean-Claude Bénichou a cherché à travailler en direction de la
clientèle étrangère en nouant des partenariats avec des TO présents sur l'ensemble de
l'Europe. «Nous avons notamment fait de la prospection en direction des pays
scandinaves. Séduits, nos partenaires ont cherché à prendre contact avec d'autres
hôteliers de la région et depuis le mois d'avril ce sont trois charters qui amènent
chaque semaine les touristes scandinaves sur la Côte». En fait, ces démarches en
direction des TO étrangers permettent aux établissements du groupement d'afficher des
taux de fréquentation très importants même hors-saison. Ainsi, l'Auberge de Peynafort,
classée trois étoiles, est proche des 90% de taux d'occupation entre avril et octobre. «Grâce
à la clientèle que nous captons par l'intermédiaire du groupement, nous allons
réaliser pour la seconde année consécutive une progression de l'ordre de 25% et
atteindre un chiffre d'affaires de 10 MF», précise le directeur Philippe Da Silva.
Avec ses 9 adhérents, l'Art de Vivre dispose de 300 chambres allant du deux étoiles au
quatre étoiles. «Le plus difficile au début a été de faire comprendre aux
professionnels que le groupement ne vendrait pas de séjours mais une destination avec les
activités qui y sont liées. Ensuite et dans un deuxième temps seulement, les personnes
intéressées choisissent leur type d'hébergement. C'est ce concept qui permet de faire
coexister des établissement de différentes catégories dans le même groupement»,
insiste Jean-Claude Bénichou.
Soucieux d'avoir une gestion encore plus rigoureuse, les 9 établissements du groupement sont en train de s'équiper du même système informatique. A l'horizon 2000, ce système devrait permettre à des agences de voyages installées à l'étranger de se connecter directement sur la centrale de réservations du groupement. Autre chantier en cours, la modernisation du site Internet. «Nous sommes en train de tourner une vidéo pour pouvoir présenter nos établissements de façon plus moderne», ajoute Jean-Claude Bénichou. Toutes ces actions sont financées avec les cotisations versées par les adhérents. Leur montant s'échelonne de 50 à 80.000 francs, en fonction des chiffres d'affaires des membres. «Une participation financière qui est en fait modeste au regard du trafic généré pour chaque établissement grâce au groupement», affirme le président d'Art de Vivre qui en veut pour preuve les demandes d'adhésion déjà émises par quatre autres hôtels de la région.
AMP
L'HÔTELLERIE n° 2571 Hebdo 23 Juillet 1998