Stop in Arras est une centrale de réservations
hôtelière créée par la Chambre de commerce et d'industrie d'Arras en 1993. Après
avoir cherché sa voie pendant quelques années en partant d'une option généraliste, ce
service fort de quatre personnes s'est à présent spécialisé dans la recherche de
clientèle de groupes par tous les moyens de communication disponibles : mailing, phoning,
salons, en travaillant essentiellement par le biais des prescripteurs professionnels. Les
clientèles directes sont dans l'ordre les autocaristes, les agents de voyages, les
comités d'entreprise et les associations et clubs. Sans parler nécessairement de
congrès, le responsable de Stop in Arras Emmanuel Calandre, hôtelier de métier, se
tourne à présent vers la clientèle d'affaires. Arras dispose depuis peu d'un parc
d'expositions, et de l'auditorium du Mercure Atria.
Arras possède un parc hôtelier de 581 chambres dont 326 en centre-ville. Le marché est
relativement étroit, offre comme demande, et les hôtels sont le plus souvent de petite
ou moyenne capacité. Quatre 3 étoiles comptent 176 chambres au prix affiché de 400 à
500 F, neuf 2 étoiles totalisent 326 chambres de 250 à 370 F, et deux 1 étoile de 130
à 200 F pour 79 chambres. L'offre de Stop in Arras ne s'arrête pas à l'hébergement. La
centrale propose des circuits, congrès et séminaires clés en main restauration y
compris et a édité une brochure à cet effet. Le chiffre d'affaires apporté par son
activité en 1997 est de l'ordre de 2,5 MF en hausse de 30% sur 1996 dont 70% environ en
hôtellerie et restauration (le solde en transports, visites de sites et musées). La
centrale prélève une marge de 10% qui est loin d'assurer son train de vie. La CCI reste
un support indispensable.
Demi-surprise, 20% de la clientèle sont liés aux congrès, 10% aux séminaires
réceptifs, et 70% au tourisme. Les atouts touristiques de la ville sont d'abord l'art et
l'histoire, et d'une façon générale le tourisme culturel avec l'architecture des deux
places, et de très nombreux bâtiments publics de grand intérêt, puis l'histoire des
deux guerres mondiales qui ont particulièrement affecté la région. En 2001, sera ouvert
le "site des carrières", un incroyable labyrinthe souterrain construit par les
Britanniques en 1914-18 à partir des carrières de la côte d'Artois dans l'espoir de
prendre l'ennemi à revers. Un nouveau site d'émotion pour les générations de
Britanniques qui se succèdent sur ces sites militaires. Le troisième intérêt est
d'être avec Lille l'une des premières villes françaises intéressantes sur la route du
Sud. Avec une gastronomie déjà française.
Stop in Arras, selon Emmanuel Calandre, s'appuie sur le club des restaurateurs et a pu
nouer individuellement de bons rapports avec les hôteliers. Mais cela ne remplace pas un
vrai club hôtelier. D'autant que l'Office de tourisme, chargé de la promotion
touristique globale de la ville mais aussi de rechercher la clientèle individuelle, va
rassembler ses forces sous le beffroi avec celles de la CCI. L'O.T. et Stop in Arras,
institutions solidement regroupées, auront alors d'autant plus besoin d'un interlocuteur
professionnel à qui parler. A qui parler capacité, par exemple, tant il est certain
qu'au prochain congrès tant soit peu volumineux, l'éternelle question du manque de
chambres (rare mais douloureusement ressenti par les organisateurs de congrès quelques
jours par an) reviendra sur le tapis. Ajoutons-y un autre argument. Ailleurs, les clubs
hôteliers profitent généralement de la CCI pour assurer leur logistique, et l'A.T.H.
est le plus souvent leur secrétaire. A Arras, Emmanuel Calandre fait jusqu'à présent
office d'A.T.H. Après la fusion Office du tourisme/Stop in Arras, les professionnels
devront affirmer ensemble des intérêts communs, ou risquer d'être moins bien entendus.
A. Simoneau
asimoneau@lhotellerie-restauration.fr
De très nombreux bâtiments publics ou privés sont sujets à étonnement dans le
centre d'Arras, comme, entre autres, l'Hôtel de l'Univers en façade comme à
l'intérieur.
L'HÔTELLERIE n° 2571 Hebdo 23 Juillet 1998