Quand on prend le pouls de l'ensemble des hôteliers, cafetiers et restaurateurs interrogés lors de la dernière enquête réalisée par Coach Omnium, la Coupe du Monde de Football a donné un bilan mitigé. Seulement 53% des professionnels déclarent que les retombées de l'événement ont été positives pour leur affaire, contre 33% de perceptions négatives. Mais, les avis sont très différenciés selon que l'on soit hôtelier ou cafetier-restaurateur. En fait, les hôteliers se montrent nettement plus satisfaits de leur activité durant le Mondial -- ils sont 73% à reconnaître un bilan positif --, que les cafetiers-restaurateurs, qui sont seulement 27% à trouver le bilan positif (58% déterminent un bilan négatif). C'est à Saint-Denis, à Paris, à Saint-Etienne et à Montpellier que l'on trouve la plus forte proportion d'hôteliers, de restaurateurs et de cafetiers mécontents des retombées de la Coupe du Monde.
Malgré la satisfaction des hôteliers, la Coupe du Monde n'a pas provoqué un débordement très important dans l'hôtellerie. Le mois de juin est d'ordinaire une période de forte activité, avec un tourisme d'affaires encore très présent et un redémarrage du tourisme de loisirs. Pour autant, 51% des hôteliers interrogés observent une fréquentation supérieure de leur établissement par rapport à la même période de l'année dernière (31% de fréquentation identique et 18% de fréquentation inférieure). Parallèlement, 76% des hôteliers ont obtenu un chiffre d'affaires supérieur. Le fait que les hôtels aient augmenté fortement leurs prix (75% des hôteliers ont appliqué des hausses, dont une majorité des augmentations tarifaires de plus de 25%), a compensé les conséquences d'un éventuel recul de fréquentation. Contre toute attente, la plupart des professionnels ont noté que leur établissement était surtout comble les soirs et veilles de matchs, avec une activité plus modeste sur les autres temps de la manifestation. Les hôteliers déçus par la Coupe du Monde justifient leur réaction par une trop forte diminution dans la fréquentation des touristes, "ayant eu peur des événements et de la foule". D'autres sont insatisfaits de leur collaboration (ou de leur non collaboration) avec Mondiresa. Mais, presque tous les déçus avaient surestimé dans leurs prévisions le volume des retombées de la Coupe du Monde. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il n'y a qu'une faible différence entre les chaînes hôtelières et les indépendants. 77% des hôteliers de chaînes reconnaissent un bilan positif sur leur activité, contre 67% d'hôteliers indépendants.
* Le bilan est positif pour la plupart des
hôteliers. * Une grande majorité de cafetiers-restaurateurs sont mécontents. * La Coupe du Monde a attiré une clientèle peu dépensière. * Plus de la moitié des professionnels ont vu disparaître leur clientèle habituelle. |
Le bilan de cette Coupe du Monde est plutôt... | Ensemble | Hôtels | Cafés-restaurants | |||
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Positif | 53% | 73% | 27% | |||
Négatif | 33% | 13% | 58% | |||
Avis partagé | 14% | 14% | 15% |
Source Coach Omnium -- sur 524 professionnels interrogés dans les villes de matchs
par rapport à la même période de 1997, le CA | ||||||
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a été plutôt ... | Ensemble | Hôtels | Cafés-restaurants | |||
Supérieur | 53% | 76% | 22% | |||
Identique | 21% | 16% | 28% | |||
Inférieur | 26% | 8% | 50% |
Pour les cafetiers-restaurateurs, les exploits
sportifs du Mondial n'ont pas eu d'équivalence sur le plan économique... Le mécontentement de plus de 6 cafetiers et restaurateurs sur 10
est dû pour beaucoup à une perte de la clientèle habituelle, mal remplacée par les
supporters des équipes de football.
Dans tous les cas, les soirs de matchs, les cafés et restaurants étaient vidés. Cela
représente la principale cause du fléchissement de l'activité du secteur où 50% des professionnels constatent que leurs recettes ont été
inférieures à celles de l'année dernière à la même période. Les cafetiers et
restaurateurs n'ont pas pu, contrairement aux hôteliers, augmenter considérablement
leurs prix. Dans ce domaine, ils ont remarqué que les clients de juin et de juillet ont
contrôlé totalement leurs dépenses ; «la Coupe du Monde a amené
une clientèle qui ne consomme pas", déclaraient des restaurateurs.
Peu d'animationsA noter que les professionnels dans les villes de matchs semblent avoir été peu nombreux à mettre en place une animation dans leur établissement. Rien que pour les émissions de matchs, seulement 35% des hôteliers, cafetiers et restaurateurs avaient installé un téléviseur collectif dans leur établissement, dont seulement 1 restaurateur- cafetier sur 4.
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Méthodologie et échantillonCette enquête a été produite et conduite par Coach Omnium, cabinet d'études
indépendant. Elle a été réalisée par téléphone les 17 et 20 juillet 1998, sur les
villes et environs des sites de matchs de Paris et Saint-Denis, Marseille, Toulouse,
Nantes, Lens, Lyon, Bordeaux, Saint-Etienne et Montpellier. |
L'HÔTELLERIE n° 2572 Hebdo 30 Juillet 1998