Le 22 juin dernier était inaugurée la «Route du bois, eaux vives et traditions»
dans les collines du boulonnais autour de la très pittoresque vallée de la Course.
Quinze restaurateurs de campagne, de niveau moyenne gamme très terroir, avec très peu
d'hébergement, se sont associés à une association d'ébénistes (les Ebénéistes du
Haut-pays) et à une institution touristique locale nommée «Haut-pays accueil» pour
créer ce produit. Eux-mêmes sont associés depuis trois ans au «Club des restaurateurs
du circuit eaux vives et traditions».
Le produit comporte deux outils essentiels. Une signalisation sur le terrain, à base de
panneaux logotypés de qualité professionnelle, et une carte guide présentée en
dépliant de format lettre, donc adaptable à un mailing. En outre, chacun des quinze
restaurateurs s'engage à proposer sous le logo du circuit un menu à 120 F à base de
poisson pour débuter avec un kir offert. Ce prix est proche du prix moyen des restaurants
ou de peu inférieur.
«Notre problème était de nous faire signaler et de mettre à profit l'ouverture
de l'autoroute», explique Jacques Delvoye, patron de l'Auberge du Bon Accueil à
Attin, entre Le Touquet et Montreuil-sur-Mer, président de l'association. Un restaurant
seul ne pouvant user de panneaux de signalisation à un carrefour, la seule solution est
de jouer l'atout du circuit touristique en synergie avec des intérêts convergents, sites
historiques à visiter, lieux d'intérêt culturel, ateliers artisanaux, métiers de
bouche du terroir... La sortie pertinente sur
l'A16 est celle de Montreuil-Le Touquet. Le premier panneau du circuit se trouve sur cette
nationale 39, axe touristique essentiel de cette maison. Trois restaurants sont situés à
proxi-
mité immédiate, afin de s'appuyer sur l'attractivité déjà porteuse de Montreuil.
Ensuite, les associés espérant capitaliser ce départ, le circuit s'enfonce dans les
collines du boulonnais, à travers les vallées de la Course, de l'Aa, de la Planquette et
de la Canche.
Le circuit effectue également une incursion auprès de la côte au Sud du Touquet
jusqu'au Relais de Saint-Josse chez Etienne Delmer. «Nous vivons d'abord du tourisme
individuel, commente ce dernier, avec une excellente clientèle britannique qui
connaît bien nos produits, les apprécie et consomme encore volontiers une bouteille de
vin par personne. Les Néerlandais et les Belges commencent également à venir».
C'est le cas le plus général, même si le phénomène s'estompe à l'Est du circuit chez
David Caudron à Coupelle Vieille près de Fruges par exemple, pour qui le touriste
complète une clientèle affaires et familles. Chez Rolande Lignier à Beussent, au coeur
du circuit, les Anglais sont de nouveau très présents, mais le restaurant qui dispose de
place travaille volontiers les groupes.
Faible sur l'hébergement avec seulement une dizaine de chambres chez les restaurateurs
associés, le club travaille par nécessité avec les chambres d'hôtes du pays. On trouve
peu d'hôtellerie hors des agglomérations et de la côte. A noter enfin que l'idée de
l'union d'intérêts régionaux fait son chemin. Ce club, qui a sa spécificité en
caractère et rapport qualité/prix, a su persuader les gastronomiques du Club Côte
d'Opale gourmande et les métiers de bouche (restaurateurs, producteurs, traiteurs)
montreuillois du club «Terroirs, saveurs et traditions du pays de Montreuil» de figurer
sur sa carte-guide. Tant qu'à se signaler, autant signaler tout le monde.
A. Simoneau
asimoneau@lhotellerie-restauration.fr
Rolande Ligner avec une partie de son personnel accueille l'inauguration chez elle
à Beussent, avec le président de l'association Jacques Delvoye (second à partir de la
gauche). A droite, au premier plan, Etienne Delmer (Le Relais Saint- Josse) et David
Caudron (Le Fournil).
L'HÔTELLERIE n° 2572 Hebdo 30 Juillet 1998