Comment, lorsque l'on est homme de conviction, ne pas réagir à l'interview d'Henri
Charvet dans votre édition du 16 juillet 1998 ? C'est donc en mon nom que je prend la
liberté d'y répondre mais je pense que les autres membres du directoires de la FNIH se
reconnaîtront dans mes propos.
Le syndicalisme est un sacerdoce dans lequel on s'investit sans compter, sans autre
ambition individuelle que celle de servir une profession, en acceptant dès le départ de
prendre plus de coups que de caresses, plus de critiques que de félicitations, plus
d'injures que de compliments. Henri Charvet sait tout cela et la rancoeur ou le
ressentiment lié, n'en doutons point, à sa défaite aux dernières élections
fédérales ne devrait pas le conduire à passer dans le camp des critiqueurs aigris. Les
propos qu'il tient dans vos colonnes sont en effet forts désobligeants et je ne peux
permettre à un homme qui se dit savoir ce qu'est le syndicalisme d'affirmer «qu'un
fossé me sépare de nos petites entreprises» en tant que membre du directoire de la
FNIH.
Je suis président d'un département, à ce titre, je travaille 2 à 3 jours par semaine
pour ces petites entreprises que selon Henri Charvet je ne connais pas. (85% de
pénétration syndicale dans les Landes, 800 entreprises syndiquées dont 80% de moins de
2 salariés) et cette activité est pour moi beaucoup plus prenante que les 10 réunions
annuelles du directoire. Je pense donc connaître les petites entreprises, leurs
problèmes et leurs soucis au moins aussi bien qu'Henri Charvet.
Quant à son argumentation liée à la présence de chaînes hôtelières au sein de la
FNIH, s'il est certain et nous en sommes conscients que leurs problèmes ne sont pas
toujours les mêmes que ceux des petites entreprises, il est indéniable que le poids
qu'elles apportent à l'action syndicale est totalement indispensable et que dans bien des
cas nos intérêts convergent. A ce sujet d'ailleurs, Henri Charvet ne semblait avoir
aucun état d'âme sur le fait que le président Antoun au côté duquel il se présentait
est P.-dg du groupe New Hotels constitué de nombreux établissements hôteliers.
Ces mises au point qui me tenaient à coeur étant faites, je terminerai par un souhait,
celui qu'Henri Charvet puisse mener au mieux, au sein de la Confédération, sa démarche
syndicale car, pour moi, plus que des clivages et des prises de positions par rapport à
un syndicat ou un autre, la seule chose qui compte c'est d'avancer pour le bien de tous.
Si Henri Charvet y réussit au sein de la Confédération, je m'en réjouirai car tous les
professionnels dont je suis, bénéficieront du fruit de ce travail. Alors, comme on dit
chez nous à la corrida, suerte Henri !
Jean-Louis Gelos
Président des saisonniers à la FNIH
L'HÔTELLERIE n° 2574 Hebdo 13 Août 1998