Parallèlement à un parcours professionnel qui fut consacré essentiellement au
"Lisita", restaurant vite devenu une institution nîmoise, Alphonse Roustan se
lancera avec dévouement et détermination dans le syndicalisme professionnel. Président
du Syndicat de l'industrie hôtelière du Gard pendant 40 ans, M. Roustan participa à la
création de la FNIH en 1946, jusqu'à devenir, à partir de 1970, président de la
Fédération nationale de la restauration française. En 1980, il est le premier
président de la FNIH élu par ses pairs lors du congrès de Biarritz, fonction qu'il doit
abandonner en 1983 pour des raisons personnelles.
Créateur de l'association des "Restaurants de France" dont il fut l'inlassable
militant, Alphonse Roustan laisse le souvenir d'une personnalité chaleureuse et
passionnée dans son combat pour faire aboutir les dossiers qui lui tenaient à coeur.
Usant volontiers d'un langage imagé, jouant de son accent méridional avec une
surprenante habileté, le président Roustan savait se faire entendre des pouvoirs publics
: dans sa lutte contre le paracommercialisme, son argumentation pour le maintien des
heures d'équivalence ou ses colères contre le contrôle des prix,
où il laisse le souvenir d'un infatigable défenseur
de la profession.
Dans sa région, Alphonse Roustan était une personnalité autant appréciée qu'au plan
national. Il avait activement participé à la création du Lycée d'enseignement
professionnel "L'Etincelle", et a occupé de nombreuses fonctions à la Chambre
de commerce de Nîmes-Uzès-Le Vigan.
Titulaire de nombreuses distinctions, Alphonse Roustan était officier de la Légion
d'honneur.
Lors de ses obsèques en l'Eglise Sainte-Jeanne d'Arc de Nîmes, Mgr Cadillac, évêque du
diocèse, fit lire un message de sympathie en forme d'hommage au défunt.
Il revenait à André Daguin, président de la Fédération Nationale de l'Industrie
Hôtelière, d'adresser
un dernier salut à Alphonse Roustan, salut empreint d'une émotion difficile à
dissimuler.
Autour du président André Daguin, de nombreux dirigeants de la profession avaient tenu
à être présents à Nîmes. On notait la présence des présidents Antoun, Attrazic,
Britto, Canitrot, Hernandez, Mestre, Obozil, Pardille, Sauvage, Taligrot, Thé...
L'Hôtellerie présente à son fils et à sa fille Maryse Flory ses plus sincères
condoléances.
L'homme était prêt à tous les combats pour défendre la vérité, la justice et
la restauration. Vif, malin et courageux, il se plaisait à intervenir à chaque fois
qu'il se sentait concerné par l'évolution du syndicalisme et en particulier de ce qu'il
appelait "notre grande FNIH". Le "vieux chêne" comme se plaisait à
l'appeler sa fille, est aujourd'hui abattu, ses coups de gueule manqueront.
L'HÔTELLERIE n° 2575 Hebdo 20 Août 1998