Pour l'instant, on ignore les détails de cette procédure, la discrétion la plus
grande étant observée par les différentes parties, et le nouveau maire Bernard Murat se
refusant à toutes déclarations. Hormis le curieux cheminement de la convocation lancée
par le magistrat, qui aura semble-t-il, mis deux semaines à parvenir à Jean Alibert,
pour cause d'adresse erronée. Quant à Jean Charbonnel, il est injoignable dès que l'on
prononce le nom du restaurant, un établissement dont les avatars ont été relatés dans
les pages de L'Hôtellerie. Notre journal a été le premier à publier les
résultats de l'organisme consulaire de contrôle, tandis que la presse corrézienne se
montrait particulièrement silencieuse, évitant de heurter des élus ou ex-élus.
La Truffe est fort heureusement en train de remonter la pente après plusieurs années de
galère et d'incidents plus ou moins graves. Après un épouvantable incendie, un
imbroglio juridique et un feuilleton dans lequel quelques investisseurs ont laissé
quelques plumes, elle se refait une santé grâce au savoir-faire de ses nouveaux
propriétaires, Claude Lachaize et Estelle Bastien. Repreneurs en mai 97 de
l'établissement resté fermé un an durant, ils ont pu relancer l'affaire en se dotant
des moyens nécessaires. Olivier Foussat, jeune chef de trente ans, a remis en route un
piano encore crédité de trois fourchettes au Michelin et quelques décorations ont été
réalisées.
"Il est trop tôt pour faire le bilan, souligne Estelle Bastien. Mais nous
comptons cette année sur un CA de 5,5 MF, ce qui correspond largement à notre
prévisionnel. Les clients sont conscients que la Truffe a son passé, qui n'a plus de
points communs avec son présent. Ils nous font confiance..."
Avec 27 chambres en 3 étoiles, une salle de 70 couverts, et sa nouvelle équipe, le plus
réputé des hôtels restaurants corréziens est en train de se construire une nouvelle
jeunesse. Sans hommes politiques et sans malversations (évoquées sans ménagement dans
le rapport consulaire), mais simplement en redevenant un lieu touristique dans lequel il
fait aussi bon manger que dormir.
J.-P. Gourvest
L'HÔTELLERIE n° 2575 Hebdo 20 Août 1998