Le Pariou, à Issoire (Puy-de-Dôme), a rouvert ses portes le 10 juillet dernier,
après presque quatre ans et demi de fermeture. Sans aucune publicité, ne figurant dans
aucun guide, il affichait 70% de taux d'occupation pour le premier mois d'activité. «J'ai
juste mis cinq panneaux aux entrées de la ville», souligne Bernard Rieuf, le nouveau
propriétaire. L'hôtel-restaurant était autrefois un des plus réputés de la ville. Il
faut croire que cet établissement manquait, compte tenu de ses premiers résultats. «Notre
clientèle est surtout composée de touristes de passage. Je pratique des prix de
lancement de 310 à 350 F la chambre et le petit déjeuner buffet à 37 F». Il
emploie quatre salariés, sous-traite le ménage, «comme les hôtels sur les aires
d'autoroutes», et il souhaite «monter une équipe en dépassant les rôles
traditionnels des réceptionnistes et autres employés.»
Déjà, Bernard Rieuf se bat pour retenir les touristes. Sur une grande table ronde dans
le hall d'accueil, il propose une multitude de cartes et de dépliants sur la région. Et
ça marche. «Des clients s'attardent une nuit ou deux de plus après avoir découvert
des animations les intéressant». Des Australiens, qui traversaient l'Auvergne pour
rejoindre la Méditerranée, sont même restés quatre jours. «Il faut savoir vendre
sa région. Cela fait partie du travail de l'hôtelier. Et avoir une documentation à jour»,
ajoute-t-il.
En dehors des périodes estivales, Bernard Rieuf vise une clientèle d'affaires, avec
les industries implantées dans la région. Il compte aussi retrouver une place
intéressante dans les guides. Bernard Rieuf, plutôt spécialisé dans l'immobilier, est
originaire d'Issoire. Il a racheté le Pariou lors d'une vente aux enchères en décembre
dernier pour près de 1,5 MF. L'achat comprend l'immobilier et son mobilier, l'enseigne,
la licence IV et le nom commercial. La société anonyme Le Pariou, au capital de 3,1 MF,
avait été mise en liquidation judiciaire en décembre 1993.
Pendant les six premiers mois de l'année, Bernard Rieuf a rénové la façade, le hall,
la salle des petits déjeuners et les
chambres : climatisation partout, chauffage et sèche-cheveux dans les salles de bains,
remise en état des sanitaires, décoration, etc. Il préfère, par discrétion, ne pas
révéler le montant des investissements.
Maintenant, il met en place la partie restaurant. Les deux salles, climatisées et la
cuisine, donneront sur un jardin, en retrait du boulevard. «Je ne veux pas m'occuper
de ce secteur, c'est un métier complètement différent de l'hôtellerie. Donc je
recherche un jeune couple, 30-35 ans, avec de l'expérience, pratiquant une cuisine
traditionnelle de qualité, pour louer les locaux. Leur seul investissement sera réduit
au mobilier et aux ustensiles de cuisine. Et il sera propriétaire du fonds qu'il va
créer», explique Bernard Rieuf. Il compte lancer cette activité fin décembre ou
début janvier.
P. Boyer
Le Pariou : la façade a été rafraîchie ; les 33 chambres ont été rénovées et
climatisées.
L'HÔTELLERIE n° 2576 Hebdo 27 Août 1998