Les festivals de musique
Après les premières statistiques du Mondial et de la Direction du Tourisme, nombre de festivals de musique qui, en France, ne vivent que grâce à des subventions publiques, entendent faire connaître la part qu'ils prennent dans l'économie locale et régionale.
Ainsi, Stéphane Lissner, le nouveau directeur du Festival d'Aix-en-Provence a-t-il
précisé au cours de sa conférence de presse-bilan que la durée moyenne de séjour des
mécènes individuels et d'entreprises sponsorisant la manifestation était de 4 jours,
soit 1.500 nuitées, ce que ses services ont enregistré. Auxquelles s'ajoutent les
nuitées des spectateurs (5.000) et des artistes, pas tous logés à l'hôtel il est vrai.
Les hôteliers aixois, privés l'an dernier de leur manifestation cinquantenaire pour
cause de travaux et de résorption du déficit, respirent.
Le Festival de Radio-France-Montpellier-Languedoc-Roussillon, pour sa part, a réuni
49.790 auditeurs. Cela représente beaucoup de nuitées ajoutées à celles du Mondial
puisque Montpellier a accueilli plusieurs rencontres en son stade rénové de la Mosson
et... vu passer le Tour de France. Les prix avaient flambé en juin et début juillet mais
sont redescendus à des niveaux normaux en août. Le TO reste élevé car l'Opéra Berlioz
(2.000 places) sert aussi la journée de Palais des congrès et Montpellier a accueilli en
juillet, en même temps que les mélomanes, plusieurs conventions ayant dépassé les
1.800 participants.
2.988 unitées
Le directeur du Festival, René Koering, a précisé que ses services, rien que
pour les artistes, ont réservé 2.988 nuitées et 6.000 repas !
Aux Chorégies d'Orange, qui ont fait le plein quatre fois au Théâtre antique avec
"Carmen" et "Nabucco", l'accueil hôtelier est à la fois plus simple
et plus compliqué. Compte tenu de la faible capacité hôtelière de la ville, c'est
toute la région qui en profite, à l'exception d'Avignon qui a fait le plein avec son
propre festival (100.000 pour le «in», 400.000 pour le «off»).
En août, le Festival international de piano de la Roque d'Anthéron accueille 40.000
auditeurs mais ne dispose d'aucun hôtel : c'est Aix-en-Provence et le Lubéron qui
ramassent la mise.
Aucun problème pour les festivals d'Evian et de Divonne : les grands hôtels comme les
petits peuvent faire face à la demande.
Quant au nouveau Festival Berlioz qui a redémarré il y a cinq ans dans la ville natale
du compositeur, La Côte Saint-André (5.000 habitants), l'hébergement est
essentiellement assuré à Vienne, Grenoble et Lyon puisqu'il n'y que quelques dizaines de
chambres sur place.
C. Bannières
L'HÔTELLERIE n° 2577 Hebdo 3 Septembre 1998