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Val-d'Isère

Conflit entre les hôteliers, la commune et la STVI

La station-phare de la haute vallée de la Tarentaise, qu'ont rendue célèbre Oreiller et Killy, connaît à nouveau une certaine agitation. Après plusieurs lettres ouvertes signées par Serge Paquin et adressées au maire, Bernard Catelan, le Syndicat des CHR de Val-d'Isère a confié à Michel Petit-Perrin, avocat à la Cour de Paris, la défense de ses intérêts. Lequel a informé le préfet du département de la Savoie des procédures qui pourraient être engagées.

Première station-village de France devenue station d'altitude à 1.850 mètres, Val-d'Isère a pour ses remontées mécaniques un concessionnaire depuis 1938 : la STVI, Sociétés des Téléphériques de Val-d'Isère. Au fil des ans, cette société, qui a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de plus de 200 MF, est devenue un des principaux acteurs économiques de la haute vallée de l'Isère.
Les CHR avalins reprochent à la STVI de ne plus respecter le contrat de la concession et, de dérives en dérives, de cumuler des fonctions qui ne sont plus celles d'un service public, au préjudice de la commune et, bien sûr, de nombreux exploitants privés, notamment les hôteliers-restaurateurs.
Ainsi, la STVI donnerait-elle en location-gérance des fonds de commerce dont les usagers et les employés bénéficieraient d'avantages financiers particuliers (forfaits gratuits ou réduits, type " Plein Soleil "). Des avantages semblables seraient accordés à des clients dans des résidences para-hôtelières où la STVI aurait des intérêts ainsi qu'à des agences de voyages proposant un package avantageux : par exemple un aller et retour de Lyon pour un total transport + forfait de 180 F étant précisé que le voyage seul sans forfait se monte à 100 F, lésant ainsi la commune d'une partie des redevances : une pratique qui tend à se généraliser sur l'ensemble de l'arc alpin.

Entente ou déchéance ?
Certains professionnels vont plus loin et demandent au maire de procéder à un audit dont ils prétendent que les conclusions pourraient conduire à une déchéance du concessionnaire et permettre ainsi à Val-d'Isère de devenir propriétaire de ses remontées mécaniques pour 200 millions ! De son côté, Me Michel Petit-Perrin évoque une saisine de la Cour des comptes. La sagesse voudrait que, après de calmes discussions, une plus grande transparence apparaisse dans les relations entre le concessionnaire et le concédant, avec remise à jour des termes du contrat. A la station de Tignes voisine, toutes les négociations avec la STVI figurent en clair dans le registre des délibérations du conseil municipal. Pour l'instant, sous la signature de Jean-François Blas, la STVI campe sur ses positions, et, nous citons : "avec les restaurants qui nous appartiennent, nous faisons bien évidemment ce que nous voulons et le prix de la location inclut les forfaits des employés".
C'est vrai pour la zone Fornet-Solaise. Mais dans le vaste secteur de Bellevarde, où s'épanouit la concurrence privée des CHR avalins : employés et beaucoup de clients paient plein pot.
C. Bannières


A Bellevarde, les restaurants d'altitude, comme «la Fruitière», ne peuvent offrir les mêmes faveurs à leurs clients et à leurs employés comme dans le secteur de Solaise.


A Val-d'Isère, les hôteliers réclament plus de transparence concernant les pratiques de la STVI.


L'HÔTELLERIE n° 2578 Hebdo 10 Septembre 1998

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