Perpignan
Face à un besoin important en hébergement, les responsables du festival Visa pour l'image proposent aux Perpignanais de louer leurs chambres. Une demande très mal accueillie par les hôteliers.
Le 10ème Visa pour l'image de Perpignan, le plus important festival de photo-journalisme au monde, vient de connaître quelques remous dans le monde hôtelier. Du 29 août au 13 septembre, plus de 2.500 photographes et associés sont en effet attendus, sans compter les milliers de touristes et curieux venus découvrir les dizaines d'expositions présentées dans différents lieux : une masse de festivaliers à accueillir qui sont au coeur d'une polémique bien inhabituelle.
«La polémique ne doit pas être à l'ordre du jour»
Tout a commencé par des articles parus dans le journal local L'Indépendant le
30 avril dernier, qui titrait en grand : "Qui veut louer sa maison au SDF du festival
Visa pour l'image"... Les organisateurs de la manifestation demandaient aux
Perpignanais de louer éventuellement leurs appartements et autres habitations aux
festivaliers pour pouvoir répondre à leurs demandes. La réaction des responsables
hôteliers locaux ne s'est pas faite attendre : le Syndicat des Pyrénées-Orientales a
immédiatement vérifié le nombre exact de chambres disponibles en appelant chaque
établissement. Résultat : 650 chambres restaient libres ! Aujourd'hui, le syndicat n'a
toujours reçu aucune explication, ni réaction, des organisateurs du festival. "La
polémique ne doit pas être à l'ordre du jour. Nous devons travailler ensemble, pour que
cet événement se poursuive dans la voie du succès et développe sa renommée
internationale", commente avec philosophie Brice Marques, responsable de
l'hôtellerie de chaîne au sein du Syndicat hôtelier des Pyrénées-Orientales. Car si
les hôtels du centre-ville affichent aujourd'hui complet, du moins pour le temps fort du
festival, les 4, 5 et 6 septembre, il reste des places dans les villages périphériques,
à moins de vingt/trente minutes du coeur de ville. Pour les hôteliers, la solution ne se
trouve pas dans la recherche d'hébergement parallèle, mais dans la mise en place d'un
service de navettes. Autres doléances : le versement d'arrhes par les festivaliers lors
des réservations ou, au moins, une confirmation écrite de la part de l'agence parisienne
organisatrice "Le deuxième bureau". «Cela faciliterait la tâche des
hôteliers, et rendrait la situation plus claire", commente Brice Marques.
L'HÔTELLERIE n° 2578 Hebdo 10 Septembre 1998