Auvergne
Gilbert Vacher a laissé la présidence de Pomotelière à Alain Clavé pour «raisons
personnelles», tout en restant membre du bureau. Il a annoncé sa décision lors de
l'assemblée générale du syndicat qui regroupe près de 250 adhérents sur l'Auvergne et
qui est affilié à la Confédération française des hôteliers, cafetiers, restaurateurs
et discothécaires (CFHRCD).
Gilbert Vacher, en désaccord avec la Fédération départementale des syndicats
hôteliers du Puy-de-Dôme, affiliée à la FNIH (Fédération nationale des industries
hôtelières), avait créé Promotelière en 1993 avec une dizaine de professionnels.
Alain Clavé, restaurateur qui vient de retrouver son macaron au Michelin cette année,
est chargé de diriger le syndicat jusqu'aux prochaines élections prévues en 1999.
Ensuite, Gilbert Vacher a laissé la parole à Roland Magne, président de la CFHRCD. Il a
lancé : «La situation ne va pas s'améliorer dans l'avenir, tout devient de plus en
plus complexe. Le syndicat reste incontournable et indispensable.»
Par ailleurs, les sujets d'amertume des professionnels s'appellent toujours TVA, taxe
professionnelle, heures de fermeture, paracommercialisme, etc. «Nous représentons la
4ème force du pays sur le plan économique, mais nous ne pouvons pas nous faire entendre
par les hommes politiques car nous sommes trop indépendants. Nous devons être ensemble,
sans concurrence entre nous, a lancé le président national. Nous devons nous unir
sinon nous finirons comme les petits épiciers face à la grande distribution.»
Avant tout, baisser les charges sociales
Et les dossiers avancent. «Nous sommes sur le point de signer un protocole pour la
reconnaissance du métier de restaurateur. L'appellation «restaurant de tourisme» ne
sera accordée qu'aux gens issus de la formation professionnelle ou avec cinq ans
d'ancienneté dans le métier. C'est quelque chose de simple pour que les clients s'y
retrouvent et pour marginaliser les marchands de frites.» Pour les taxes, Roland
Magne dit préférer une baisse des charges sociales à une forte réduction de TVA. «La
TVA à 14% ? Ne rêvons pas ! Il vaudrait mieux revenir à 18,6% avec une baisse des
charges sociales. Cela créerait des emplois. Si nous n'obtenons rien cet automne, il
faudra bouger au niveau des régions et des départements.»
Mais Gilbert Vacher a résumé le problème des actions des hôteliers-restaurateurs : «Les
gens sont peu sensibles à nos difficultés parce que nous sommes des patrons. Il faudrait
pouvoir baisser les rideaux de tous les établissements pendant quinze jours ou manifester
avec nos employés.»
La trentaine de participants a aussi abordé la question des horaires. Actuellement dans
le Puy-de-Dôme, les cafés ferment à 1 h 30 et les night-clubs à 4 heures. Avec une
dérogation délivrée par la préfecture sur simple demande, les bars gagnent une
demi-heure et les discothèques une heure. Pour une meilleure concurrence et pour se
simplifier la vie, les professionnels sont favorables à une règle simple : le même
horaire pour tous.
Enfin, ces derniers ont suivi une explication succincte et claire sur la nouvelle
convention collective avec en exergue : les saisonniers travaillent de un à neuf mois ;
la période d'essai ne dépasse pas un mois ; il est possible de bloquer les repos
hebdomadaires à raison de deux jours par mois, soit quatre demi-journées pour
récupération ultérieure, etc.
P. Boyer
Roland Magne, président de la Confédération française des hôteliers,
restaurateurs, cafetiers et dicothécaires, Gilbert Vacher et Alain Clavé, ancien et
nouveau présidents de Promotelière.
L'HÔTELLERIE n° 2582 Hebdo 8 Octobre 1998