Projets hôteliers à Marseille
«Sur les cinq établissements quatre étoiles que compte la ville, seul le Sofitel
Vieux Port pratique de véritables prix quatre étoiles, soit 130 chambres sur les 455 de
cette catégorie, alors avant de vouloir à tout prix construire un nouvel établissement
de grande capacité, peut-être faudrait-il analyser de près cette situation», met
en garde Marc Thépot, président des hôtels de chaîne au sein du CHR 13 (également
président régional).
Si le Sofitel vend la nuit à 858 F, le Concorde Palm Beach, pourtant magnifiquement
installé en bord de mer, pratique pour ses 145 chambres un prix moyen de 585 F, et
l'Holiday Inn (120 chambres), situé sur le Prado à proximité du palais des congrès du
Parc Chanot, les vend 426 F. Quant à leur taux d'occupation cumulé, il oscille entre 60
et 70%.
«Cette situation nous incite à être vigilant, même si l'activité hôtelière est
aujourd'hui forte à Marseille, poursuit Marc Thépot. Et d'ajouter : En fait, la
clientèle de congrès ne trouve pas de quatre étoiles luxe correspondant à une demande
de plus en plus exigeante. Il faut donc avant tout encourager les quatre étoiles à
poursuivre les travaux de rénovation de leur parc et améliorer l'accessibilité de
l'Holiday Inn.»
Ne pas remettre en cause un équilibre enfin retrouvé...
Certes, avec la mise en fonction du palais du Pharo, le centre de gravité de Marseille
s'est déplacé vers le Vieux Port, alors qu'auparavant il était du côté du parc
Chanot. A terme, si l'activité congrès continue de se développer et si le volet
tourisme d'Euroméditerranée prend forme, l'implantation d'un nouveau quatre étoiles est
donc inévitable.
«Mais, insiste encore le responsable du CHR 13, il faut réfléchir plus
globalement car la présence d'un hôtel de grande capacité dans cette catégorie risque
de remettre en cause l'équilibre enfin re-
trouvé du marché des trois étoiles. Le Mercure Euro-centre, par exemple, seul
établissement de grande capacité (190 chambres) du centre-ville affichait fin août un
taux d'occupation cumulé de 58% seulement. Par ailleurs très peu de trois étoiles
pratiquent des prix correspondant véritablement à leur catégorie, c'est-à-dire de
l'ordre de 500 F. Dans les trois ans qui viennent il va donc falloir aussi donner la
priorité à la rénovation des trois étoiles sinon ceux qui commencent aujourd'hui à
aller bien iront très mal ! Quant aux indépendants, il faut absolument qu'ils puissent
investir sinon ils sont cuits.»
L. Casagrande
Marc Thépot à droite, directeur régional de Sphère international aux
côtés de .D. Basciano, directeur du Sofitel Marseille.
L'HÔTELLERIE n° 2582 Hebdo 8 Octobre 1998