En Ile-de-France, l'extension de la taxe sur les locaux commerciaux aux hôtels, cafés
et restaurants, ne semble pas vraiment émouvoir la profession. Le projet de loi sera
discuté au Parlement d'ici quelques jours et c'est le silence radio dans les rangs. Bien
entendu, les plus dynamiques, les mieux avertis, ont déjà fait leurs comptes et se sont
affolés auprès de leurs instances professionnelles. Ils ont été renvoyés vers la
prise de position de la Chambre de commerce de Paris, qui, au-delà des CHR, a fait savoir
qu'elle considérait cette mesure comme mauvaise pour les entreprises (c'est la moindre
des choses), d'autres ont été rassurés (?) par un courrier envoyé au secrétariat
d'Etat au Tourisme... Autant dire que bien peu de choses ont été faites.
Les professionnels n'ont peut-être pas mesuré les conséquences de cette proposition de
loi si elle est adoptée par le Parlement. Une charge supplémentaire qui se traduira en
fonction des établissements et des surfaces par quelques dizaines de milliers de francs
pour les plus modestes à quelques centaines pour les plus grands. Un comble quand on sait
que dans l'hôtellerie, c'est justement les m2 qui sont mis à la disposition des clients
et que, par la nature même du service rendu, le secteur investit énormément en surface
! Bien entendu, les hôtels, les restaurants et les cafés ne sont pas les seuls à être
concernés par cette mesure puisque toutes les surfaces commerciales exonérées jusqu'à
ce jour vont se voir taxées. La grande distribution, elle, a semble-t-il fait ses calculs
et mis en place des actions lobbying qui devraient permettre aux parlementaires d'exclure
leurs établissements au moment du vote. Comment les députés pourraient-ils deviner les
conséquences graves qu'une telle mesure aura sur l'exploitation des hôtels, des cafés
et des restaurants si personne ne les sensibilise très rapidement au problème ?
Espérons qu'il est encore temps d'agir et qu'une prise de conscience sera assez forte
dans les rangs des responsables des CHR pour que, partout, députés et sénateurs soient
saisis de ce dossier.
A l'image des agriculteurs qui, eux, savent faire entendre leur mécontentement, les
hôteliers restaurateurs se doivent aujourd'hui de préserver leurs outils de travail. A
force de se laisser ponctionner à toute occasion sans réelle réaction d'envergure, ce
secteur y laissera sa peau !
PAF
L'HÔTELLERIE n° 2583 Hebdo 15 Octobre 1998