Carcassonne
Alors que la grande majorité des villes moyennes sont dotées d'un parc des
expositions ou d'un palais des congrès, si ce n'est les deux à la fois, Carcassonne,
ville touristique et capitale de l'Aude, n'a pu concrétiser l'un de ces projets, à cause
de la douloureuse «affaire Orta». Une escroquerie d'envergure, remontant aux années 80
et dont la ville n'a pas fini d'éponger la dette.
Le projet consistait à transformer une vieille et imposante bâtisse dans une «île» du
fleuve Aude en palais des congrès. L'affaire avait méchamment capoté...
Pour autant, Carcassonne ne se décourage pas. Il était donc logique que son maire,
Raymond Chesa mais aussi les chambres consulaires souhaitent s'engager dans la
réalisation d'un de ces palais (ou parcs) au pied de la vénérable cité, alors même
que celle-ci vient d'être classée au patrimoine mondial de l'Unesco, tout comme le canal
du Midi qui traverse la ville.
Pour Christine Pujol, présidente des hôteliers et des restaurateurs de l'Aude,
conseillère municipale (d'opposition) qui gère la commission du tourisme à la Chambre
de commerce et d'industrie, mais aussi chef d'entreprise habituée à sillonner les
congrès un peu partout en France, «l'annonce du projet de palais des congrès faite
par le maire est intéressante», mais «il faudra faire attention».
«Toutefois, ajoute-t-elle, Carcassonne est une vraie destination touristique.
Si nous avons une structure de congrès, il y aura un bon créneau. Mais il faudra être
prudent, les frais de fonctionnement sont énormes et les charges d'exploitation très
importantes. Quoi qu'il en soit, ce projet, encore à l'état d'embryon, devra être
obligatoirement partenarial.»
A. Desplas
L'HÔTELLERIE n° 2583 Hebdo 15 Octobre 1998