France Ski International quitte Paris pour Chambéry
Est-ce un effet de dominos ? D'empiètements de plusieurs organismes dans des actions de promotion engagées par FSI, SF, les comités régionaux et départementaux de tourisme, Air France, les aéroports de Lyon/Satolas, Chambéry/Aix, Grenoble/Saint-Geoirs, la Maison de la France voire individuellement des offices de tourisme et de grandes stations disposant d'une trésorerie comptable ? Toujours est-il qu'au moment où de nombreux budgets sont revus à la baisse, le besoin de coordonner ces actions afin de les rendre mieux lisibles et d'éviter les gâchis semble aujourd'hui l'emporter.
Tout est parti en fait de la démission de Jean-Guy Cupillard, maire de l'Alpe d'Huez,
président pendant de nombreuses années de FSI, France Ski International, regroupant
quatorze grandes stations attirant 85 % de skieurs étrangers, soit 1,5 million (Chamonix,
Châtel, Megève, Morzine, l'Alpe d'Huez, les Deux Alpes, Courchevel, La Plagne, Les
Ménuires, Les Arcs, Val Thorens, Val d'Isère, Méribel et Tignes ; Avoriaz, La Clusaz et
le Grand Bornand se sont retirés).
Coprésidée aujourd'hui par Michel Giraudy, directeur de l'office de tourisme de Val
d'Isère, et Bernard Prud'homme, son homologue de Chamonix, l'association qui dispose
annuellement d'un budget de 10 millions (dont 2,5 assurés par les stations adhérentes,
le reste par des partenaires dont certains cités plus avant) fait apparaître un déficit
de 1,2 million. D'où des décisions drastiques : le repli de la rue de Rivoli à Paris
(180 000 F de loyer) vers l'aéroport de Chambéry-Aix (17 000 F) et des licenciements
dont celui de Jean-Yves Gautret, directeur depuis plusieurs années.
Le partage des missions
De leur côté, Michel Charlet, maire de Chamonix et nouveau président de
Ski-France, ainsi que Gérard Morand, nouvellement réélu président de l'AMSFSHE,
l'Association des maires des stations françaises de sports d'hiver et d'été (une
centaine, petites, moyennes et grandes) entendent collaborer désormais afin de mieux
définir et concentrer les actions de promotion.
A FSI, où Michel Giraudy a précisé que sur les cent maires de l'AMSFSHE, 86 n'étaient
pas intéressés par l'étranger, l'effort doit être porté sur le développement des
nouveaux marchés et des marchés lointains. Quant à Ski-France, dont le budget de 9
millions est alimenté par les adhérents et les partenaires dont les PAM (Professionnels
associés de la montagne) pour 3 millions, elle aurait pour mission le développement des
marchés de proximité, étrangers et français, c'est- à-dire ceux de l'Europe
occidentale.
Le président des PAM, Bernard Aubonnet, entend également "la montagne, ça vous
gagne" - accroître la fréquentation estivale des stations de l'arc alpin.
Reste le "Club Montagne" de la Maison de la France, l'outil national de
promotion à l'étranger, qui vient de subir des coupes claires dans son budget : il
pourrait s'effacer devant ce nouveau déploiement. Louis Kreiss, ancien conseiller
technique à la direction des relations économiques extérieures de Moscou et qui vient
de succéder à Alain Galliano à la tête de ce service de l'Etat, se prononcera à
l'automne sur ce sujet, lorsque l'Assemblée aura à débattre du budget de la nation pour
1999 après une année de vaches maigres pour le tourisme.
C. Bannières
Val d'Isère : station village qui est aussi une station d'altitude. Son
directeur, Michel Giraudy, copréside France Ski International.
L'HÔTELLERIE n° 2583 Hebdo 15 Octobre 1998