Amélioration des conditions de vie des travailleurs saisonniers
Premier élément mis en avant : la disparition, en France, de près de la moitié des établissements de l'hôtellerie saisonnière, qu'elle soit de montagne, balnéaire, thermale ou climatique. Pour la même période, en Suisse et en Autriche, le même secteur s'est développé et a connu une certaine prospérité. "Les causes de cette situation résident dans le poids excessif des charges sociales et fiscales pour des entreprises vouées à ne connaître qu'une activité de quelques mois par an", a-t-il expliqué.
Ne pas aller contre la nature
"Il est illusoire de croire que les saisons peuvent globalement
s'allonger, explique le président de la FAGIHT. L'hiver, c'est un enneigement
assuré en moyenne de mi-décembre à mi-avril qui détermine la fréquentation des
stations de sports d'hiver, et l'été c'est le facteur soleil qui conditionne les
vacanciers !" En dehors de ces périodes, la quasi-totalité des tentatives pour
faire fonctionner des stations s'est soldée par des échecs depuis 20 ans dans la mesure
où, pour attirer une clientèle peu nombreuse et peu motivée par la destination hors
conditions climatiques favorables, tous les opérateurs doivent pratiquer une politique de
prix très bas et accroissent ainsi leurs frais généraux. "On crée des
périodes de fonctionnement déficitaires", s'insurge Jacques Jond.
Du bon sens
Pour éviter cet écueil, il paraît impératif de tout faire pour valoriser le
mieux possible les 4 mois de saison. Aussi a-t-il proposé :
- un étalement des vacances scolaires au maximum en évitant le plus possible de sortir
de la plage de 4 mois ;
- une adaptation de la fiscalité annuelle à la saisonnalité ;
- une adaptation de la durée des prêts et des taux à la saisonnalité.
L'hébergement du personnel
Mettant en avant les données chiffrées propres aux stations des Alpes du Nord, Jacques
Jond a rappelé quelques données chiffrées :
- 61 % des salariés de l'hôtellerie en Tarentaise sont logés par leurs employeurs ;
- 72 % d'entre eux sont satisfaits des conditions de logement alors que seulement 40 % de
ceux qui se logent par leurs propres moyens le sont. Des propositions ont été faites là
encore pour améliorer la situation grâce à l'intervention du conseil régional :
- réhabilitation des établissements de tourisme associatif aidée par la région qui
pourrait inclure systématiquement le logement du personnel ;
- une aide à la modernisation qui pourrait incorporer des travaux d'aménagement de
chambres pour le personnel ;
- construction de logements au titre des contrats globaux de développement ou de la
charte "entreprise-station".
C'est l'enneigement qui détermine la fréquentation des stations de sports
d'hiver.
L'HÔTELLERIE n° 2585 Hebdo 29 Octobre 1998