Gruissan (Aude)
Daniel Reyné, p.-d.g. de la société d'exploitation du Phoebus, évalue le préjudice
global (chambre froide, équipements, etc.) à 200 000 F. Cet incendie à la portée
limitée n'affectera en rien les intéressants projets du complexe gruissanais.
"Même si le jeu est l'essence d'un casino, il est important de l'entourer d'autres
activités et animations", observe M. Reyné. La discothèque, le restaurant, la
piscine dont est doté l'établissement gruissanais jouent déjà ce rôle d'appelant. Et
de mieux en mieux, d'évidence.
Bientôt un hôtel de 50 chambres viendra compléter la panoplie pour former un ensemble
à l'américaine version « nouvelle Floride », pour reprendre une expression qui fit
florès lorsque dans les années soixante, afin de relancer l'aménagement touristique de
la côte du Languedoc-Roussillon.
Membre de la holding Société française de casinos (SFC), la SA du casino de Gruissan
investira 10 MF dans ce projet d'hôtel 2 étoiles, qui comprendra 50 chambres (entre 250
et 350 F). Un projet vieux de deux ans, mais qui a dû franchir, comme tant d'autres, le
maquis administratif.
Recherche d'originalité
Le dernier obstacle, en principe, devait être sauté, à la mi-septembre, devant la
Commission départementale d'urbanisme commercial (CDEC) et les travaux pourraient
débuter en janvier 1999, pour être livrés en juillet de l'an prochain. Le site retenu
pour cette implantation jouxte le casino en bordure de l'étang de Pech-Maynaud. Les
architectes Yves Tognella et Thierry Bacqueville, du cabinet 2AI de Narbonne, ont conçu
un ensemble de bâtiments bas - un seul étage - dans le ton des chalets de la plage
gruissanaise avec terrasses, balcons et parements de bois.
"Nous restons dans la catégorie 2 étoiles, souligne Daniel Reyné, mais avec un
souci de qualité (climatisation, etc.), ainsi qu'une recherche d'originalité dans la
conception et la décoration des chambres. Pas question d'adopter le profil uniforme de
certaines chaînes où l'on retrouve des chambres strictement identiques à Montpellier ou
à Lille."
Par ailleurs, depuis 1994, la SFC a injecté plus de 10 MF dans le réaménagement du
Phoebus, ce qui n'a pas empêché les jeux de Gruissan de gagner de l'argent pendant cette
même période.
Le casino de Gruissan dispose pour l'heure de 49 machines à sous. "Compte tenu de la
progression de notre affaire, nous pourrions revendiquer un parc de 80 à 100
machines", explique M. Reyné. Des demandes ont été formulées dans ce sens auprès
du ministère de l'Intérieur qui a la haute main sur les jeux en France.
Alors, d'autres « bandits manchots » avant l'horizon 2000 à Gruissan ? Histoire
d'escorter dignement le futur hôtel du Phoebus...
A. Desplas
L'HÔTELLERIE n° 2585 Hebdo 29 Octobre 1998