La FNIH à Vichy
André Daguin, qui soufflera à Vichy la première bougie
de son mandat présidentiel, a donc décidé de ramener à deux jours le congrès annuel
de la Fédération nationale de l'industrie hôtelière (FNIH) qui se déroulera les 4 et
5 novembre prochains dans la capitale de l'Allier. Selon Jean Biron, vice-président de la
FNIH, les raisons de cet allégement des travaux répondent essentiellement aux
difficultés qu'ont les congressistes à « concilier » engagement syndical et vie
professionnelle.
Un congrès plus « compact » qui devrait démarrer par les problèmes de transmissions
d'entreprises et les contrats Etat/région.
Le mercredi après-midi, deux « ateliers horizontaux » réuniront d'un côté l'ensemble
de l'hôtellerie afin de « créer des passerelles entre les professionnels » et pour que
« l'industrie hôtelière constitue un groupe homogène, conscient de ses intérêts
communs », précise le vice-président. Et de l'autre, les cafés-brasseries et les
restaurateurs dont les activités se rejoignent dans la petite restauration. Les
responsables de la FNIH souhaitent en effet entamer une « réflexion commune sur la
restauration indépendante en général ».
Définir une stratégie
Le lendemain, les branches devraient retrouver leurs spécificités pour la
matinée. Quant à la séance plénière prévue l'après-midi, celle-ci devrait jeter «
les bases de la FNIH de l'an 2000 ». Jean Biron ajoute : « une réflexion de fond a
été entamée par le directoire et nous tracerons à Vichy les grandes lignes de notre
stratégie.»
Si André Daguin se refuse à tirer le bilan de sa première année à la tête de la
FNIH, en amont du congrès, Jean Biron qui se décrit comme la « doublure et le soutien
direct du président » pointe du doigt deux dossiers : la « lutte contre les
prétentions d'ISL » pendant la Coupe du Monde et « le travail acharné de la FNIH en
matière de TVA ». « Même si nous n'avons pas encore abouti, convient-il, nous avons
réussi à ce que tous les parlementaires soient aujourd'hui informés de ce problème de
distorsion de TVA. »
Un résultat dont certains adhérents minimisent la portée et qui voient dans le congrès
de Vichy un « message syndical amputé » n'apportant aucune « réponse concrète » aux
problèmes du secteur.
S. Soubes
Jean Biron entend « créer des passerelles entre les
professionnels pour que l'industrie hôtelière devienne un groupe homogène ».
Un challenge pour VichyLa Fédération nationale de l'industrie hôtelière a choisi Vichy pour tenir son 54e
congrès les 4 et 5 novembre. « C'est un beau challenge pour la ville et ses
hôteliers-restaurateurs. Il est rare qu'une ville de moins de 100 000 habitants soit
choisie pour accueillir l'assemblée générale de la Fédération », souligne
Jean-Michel Chavarochette, président du Syndicat de l'Allier. Les questions abordant
l'euro et les cafés-hôtels-restaurants, la transmission des entreprises, les contrats
Etat/région, l'hôtel et son environnement, la place de la restauration indépendante,
l'avenir des cafés, etc. doivent être abordées dans les différents ateliers pendant
ces trois jours. Toujours des projets Renseignements complémentaires : |
Aujourd'hui, le président du Groupement national des
chaînes (GNC) considère que les clivages entre chaînes intégrées et indépendants ne
sont plus d'actualité. « Avec le développement de la franchise, le professionnalisme
croissant des réseaux volontaires et la multiplication des groupements d'indépendants,
la notion de chaîne devient de plus en plus diffuse, explique-t-il. Et d'ajouter : Les
différences se font désormais entre les gros et les petits ou tiennent purement et
simplement à la localisation. »
Fort de ce constat, Jacques Belin ne cache pas en fait que seul « tout ce qui rassemble
est maintenant le plus important » pour l'organisme dont il a la charge. Ce qui signifie,
en d'autres termes, que le GNC entend plus que jamais s'inscrire dans la droite ligne des
actions menées par la Fédération nationale de l'industrie hôtelière. Et c'est ce
qu'il dira haut et fort lors du prochain congrès de la fédération à Vichy. A ce propos
d'ailleurs, le groupement national des chaînes se battra bien évidemment sur tous les
dossiers chauds de la profession comme ceux liés notamment aux aspects financiers et
sociaux.
« Un certain nombre de mesures graves ont récemment été prises dans le cadre du projet
de la loi de finances 1999. L'extension de la taxe sur les bureaux en Ile-de-France aux
CHR est meurtrière par exemple ! Il faut réagir au plus vite », affirme Jacques Belin.
Sans oublier également la « loi Aubry » sur laquelle le président du GNC prend des
positions fermes. « Nous avons signé récemment la convention collective instituant les
43 heures hebdomadaires. Nous voulons en rester là ! Notre secteur d'activité crée
certes de l'emploi. Mais pour que cela continue, le gouvernement doit reconnaître nos
spécificités et nous aider », souligne l'intéressé. Autant de bonnes raisons qui
appellent à renforcer la représentativité de la profession. Un objectif qui figure
d'ailleurs parmi les priorités du GNC. « Nous devons tout faire pour être encore plus
puissant. Il nous faut, en effet, mobiliser davantage la profession », confie volontiers
le patron du groupement national des chaînes. C. Cosson
Satisfait de sa première année à la tête
de la branche cafés-discothèques ? Jean-Louis Clauss reste mitigé. Bien sûr, lui aussi
s'est attelé à la refonte tant souhaitée du Code des débits de boissons mais les
résultats sont minces. Les pouvoirs publics font la sourde oreille quand on évoque une
révision du système des fermetures administratives. Ce n'est pas nouveau. Le président
national s'est également penché de près sur le CAP café-brasserie « qu'il faut faire
revivre en l'adaptant mieux au terrain ». Doit-il avoir lieu sur un an, sur deux ans,
doit-il devenir une mention complémentaire ? « Les avis sont partagés et nous allons en
discuter à Vichy », annonce-t-il en se réjouissant toutefois qu'un rapprochement ait
lieu, lors de ce congrès, entre les cafés et les restaurants le temps d'une séance de
travail. « Vous savez, à part le Code des débits de boissons, ces deux activités sont
proches et, sur certains dossiers, il est important de pouvoir réfléchir ensemble. »
Jean-Louis Clauss continue d'ailleurs de se battre pour obtenir la double appartenance
Chambre des métiers/Chambre de commerce, même si ce n'est plus tout à fait son secteur
de compétence. « Je suis toujours président du groupement CHR du Bas-Rhin »,
rappelle-t-il. Revenant aux cafés, celui-ci parle « d'avancées » en matière de
contrats d'exclusivité. « Ces contrats devraient, par exemple, passer à cinq ans alors
qu'ils sont traditionnellement établis pour 10 ans. » Questionné enfin sur les
discothèques, Jean-Louis Clauss souligne la nécessité d'étendre la convention
collective à leur activité. « C'est imminent et nécessaire pour la reconnaissance de
la profession. »
Sy. Soubes
L'HÔTELLERIE n° 2585 Hebdo 29 Octobre 1998