Saint-Etienne
Le chef du restaurant La Pinède a avoué avoir mis le feu en justifiant son geste par des difficultés financières.
Des études au Lycée hôtelier de Saint-Chamond avant une formation à Saint-Tropez,
Courchevel et Saint-Etienne (au Clos Fleuri). En décembre 1996, à 30 ans, Thierry Murat
s'estimait mûr pour prendre son destin en mains et devenir son propre patron au piano de
La Pinède, le restaurant installé à l'Esplanade (Grand Théâtre, théâtre Coppeau,
zones d'accueil, salles de réunion, de danse et ateliers culturels) dans l'enceinte de la
Maison de la culture de Saint-Etienne.
Présenté comme un « chef novateur » il n'avait pas tardé à séduire une clientèle
régulière, avant de connaître, semble-t-il, des difficultés à s'adapter au mode de
vie du milieu du spectacle (horaires irréguliers, service après le spectacle, carte pas
toujours adaptée...).
Un geste désespéré
Créée en janvier 1997 pour exploiter le restaurant La Pinède et gérée par
son épouse, la société Culin'art était au bord du dépôt de bilan. Cela suffit à
expliquer le geste désespéré du jeune chef qui a avoué son acte au juge d'instruction
chargé de l'enquête. Il a donc déversé une vingtaine de litres d'essence avant
d'allumer le feu qui a détruit le Grand Théâtre. Légèrement brûlé à l'avant-bras,
l'incendiaire a été transporté à l'hôpital de Saint-Etienne avant d'être entendu par
les enquêteurs. Estimant que personne ne l'aidait, pas davantage son environnement que la
municipalité, propriétaire des locaux et dont il aurait souhaité un soutien financier,
Thierry Murat en avait ressenti une profonde rancur.
A l'issue de deux jours de garde à vue, il a été mis en examen après ses aveux et
placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de La Talaudière.
Pour l'heure, suivant en cela l'avis de la commission de sécurité, la municipalité de
Saint-Etienne n'a pas décidé la réouverture de l'Esplanade.
J.-F Mesplède
L'HÔTELLERIE n° 2585 Hebdo 29 Octobre 1998