Royan
La SCIH (plus connue du nom de son ancien
propriétaire Francis Bigard), Société charentaise d'in-vestissements hôteliers, vient
de s'offrir sa seconde thalassothérapie. Après sa reprise en 1995 centre de La Rochelle
Sud-Châtelaillon (Gitaform) et des hôtels y afférant - Ibis, 3 Iles - l'ex-groupe
Bigard avançait avec prudence dans ce milieu à la rentabilité incertaine. Drivé par
son p.-d.g. Stanislas Rollin, exploitant une trentaine d'établissements en France sous
différentes enseignes (Ibis, Etape, Formule 1, Novotel et Mercure), il avait acquis la
thalasso castelonaise presque contraint et forcé, car indissociable de l'Ibis la
surplombant, Gitaform souhaitant à l'époque vendre l'ensemble de ses installations pour
cause de mauvaises affaires.
Depuis, la SCIH avait remonté le centre avec des résultats positifs, comme le laissaient
entendre plusieurs reportages effectués par L'Hôtellerie ces trois dernières
années. Elle ne s'en déclarait pas moins réservée quant à l'avenir des formules de
thalassothérapie dont les frais de fonctionnement ont toujours été considérables. Une
opinion partagée par le propriétaire de Cap Royan Fort du Chay, autrement dit le Crédit
Foncier, qui, depuis des années, tentait de négocier ses installations avec le groupe
Bigard, mettant en avant son peu de compétence en la matière.
Les motifs des uns
La transaction qui vient finalement d'être réalisée entre la société hôtelière et
le groupe bancaire trouve son explication dans les motivations de chacun. L'acquéreur,
qui se refuse à évoquer toute restructuration (donc toute perte d'emplois) compte
développer une clientèle locale afin d'arriver en basse saison à un meilleur taux
d'utilisation. Il espère également accentuer son taux de fréquentation en saison pleine
grâce à l'augmentation d'une clientèle extérieure et compte proposer des prestations
ciblant, entre autres, le troisième âge.
La SCIH était déjà propriétaire du Novotel lié à la thalasso royannaise, puisque
surplombant les installations du Fort du Chay. Elle devient par son acte d'achat
détentrice des activités du centre, mais non des murs. Ces derniers, appartenant au
départ à la commune de Royan, faisaient l'objet, entre elle et le Crédit Foncier, d'un
bail emphytéotique de 99 ans. Il reste en l'état, le groupe Bigard ne souhaitant pas
devenir propriétaire des lieux, tout en estimant la durée suffisamment longue pour
rentabiliser ses investissements (Montant non précisé). Jean-Jacques Aubin,
kinésithérapeute en poste depuis la création de la thalasso, en devient le directeur,
Erwan Madec, son prédécesseur, partant diriger d'autres établissements dans le Midi de
la France.
J.-P. Gourvest
L'HÔTELLERIE n° 2587 Hebdo 12 Novembre 1998