Hôtellerie limougeaude
Non concernée par l'effet Mondial, Limoges n'aura pas connu un été de haute fréquentation. La tendance reste quand même à la hausse, mais modeste et mesurée.
Les chiffres de septembre, mois traditionnellement
fort, ne sont pas encore connus, mais le bilan des six premiers mois 98 de l'activité
hôtelière dans l'agglomération de Limoges (1 833 chambres) vient d'être publié par la
CCI. Il souligne une croissance d'activité que ce soit en nombre de chambres louées ou
en chiffre d'affaires, malgré un début d'année plus que médiocre, le meilleur score
étant relevé pour le mois de juin (72 % de taux d'occupation soit 3 points de plus qu'en
juin 1997). Le Mondial de Football aura eu en Limousin un effet négatif, la région
n'étant pas concernée par l'événement, la plupart des hôteliers constatant une baisse
de leur chiffre durant l'ensemble du mois de juillet. Repartie sur des bases plus saines
dès le mois d'août, la profession relève ses comptes de 15 % en moyenne (voire plus
pour certains, dont les hôtels à chaîne qui font au nord de la ville un véritable
tabac - 321 chambres sans étoile, 160 1 étoile, 168 2 étoiles, 90 3 étoiles).
Les hôteliers limougeauds sont restés raisonnables en matière de prix (seulement 1,5 %
d'augmentation moyenne, conforme en tout point à l'industrie hôtelière nationale). On
observe, via la CCI, des disparités d'évolution d'activité selon les zones
géographiques, le centre-ville (74 chambres en 1 étoile, 353 en 2 étoiles, 250 en 3
étoiles) tirant la meilleure épingle du jeu, au détriment du sud (262 chambres,
notamment en juin et en août).
Au niveau régional, la tendance s'affiche cependant à la hausse. D'autres chiffres,
venus de l'INSEE du Limousin, confirment un mois d'août performant, avec 160 000 nuitées
pour l'ensemble des trois départements, résultat jamais atteint depuis 1994. La Corrèze
est le fer de lance de cette fréquentation accrue, suite à une plus forte activité
touristique. Pour l'été 98, on note 15 % d'augmentation totale malgré un déficit
d'ensoleillement de 50 heures en juillet et une température moyenne de 22,9° pour le
même mois. La part de la clientèle étrangère reste assez basse, 12 % du total, et il
semble que les Français, boostés par une relance économique, soient passés plus
nombreux que l'année précédente sur la terre limousine.
L'analyse met cependant en vedette un point inquiétant, général à l'ensemble de la
profession, qui semble se confirmer de plus en plus : à Limoges comme ailleurs, les
touristes dépensent moins, mangent à meilleur marché et réduisent leurs nuitées.
J.-P. Gourvest
L'HÔTELLERIE n° 2590 Hebdo 3 Décembre 1998