Formation
Calvados
Dans le Calvados, toutes les entreprises ne peuvent bénéficier d'apprentis... faute de candidats. Les jeunes déserteraient-ils la filière ?
Selon Jean-François Gouget, directeur de l'ICEP, l'Institut consulaire
d'enseignement professionnel, "nous avons actuellement environ une vingtaine
d'entreprises qui recherchent des apprentis de niveau 5 dans le Calvados. Faute de jeunes,
nous ne pouvons les satisfaire." Le niveau 5 dans le jargon des formateurs
signifie CAP, BEP et, dans le cas présent, ces postes concernent tout aussi bien la
cuisine que la salle. Unique centre de formation d'apprentissage sur le Calvados, l'ICEP
forme quelque 600 jeunes dans la filière hôtellerie-restauration. "Vingt postes
sur 600, il n'y a rien de catastrophique, rappelle le directeur de l'ICEP.
Néanmoins, il demeure intéressant de le signaler d'un point de vue de la logique
économique."
Plusieurs explications sont mises en avant. Selon le directeur de l'ICEP, "les
jeunes sont peut-être moins attirés culturellement par cette filière. On parle
aujourd'hui de réduction du temps de travail..." et chacun sait en effet que
dans ce métier, les 35 heures ne sont guère de mise. "Nous connaissons par
ailleurs actuellement un plafonnement des tranches d'âge, ce qui peut expliquer ce
déficit", poursuit le directeur. Enfin, la situation de certains établissements
ainsi que leur offre n'inciterait pas les apprentis à faire le déplacement. "Beaucoup
d'établissements situés dans des endroits reculés et n'offrant pas de logement pour les
apprentis peuvent souffrir d'une désaffection de ces derniers. Cela peut se comprendre",
souligne J.-F. Gouget.
Donner une meilleure image de marque
Président de la FNIH Basse-Normandie, M. Leparfait insiste quant à lui sur l'image de la
profession. "Nous devons dire aux jeunes que notre profession n'est plus ce
qu'elle était il y a 20 ans ! Aujourd'hui, dans l'hôtellerie-restauration, les apprentis
doivent avoir un profil d'espoir, d'enthousiasme !" Et pour ce faire, chacun doit
se positionner. Le président ne s'adresse pas uniquement aux jeunes, "mais
également aux professionnels. Aujourd'hui, les jeunes sont souvent inscrits dans des
clubs sportifs ou autres. Les loisirs sont importants et nous ne devons pas les
décourager en leur demandant de faire une croix sur leurs loisirs. Il faut se tenir aux
horaires et leur proposer une offre de qualité."
O. Marie
L'HÔTELLERIE n° 2590 Hebdo 3 Décembre 1998