L'or gris
Originaire de Linards, en Limousin, ancien
hôtelier-restaurateur ayant exercé à Libourne puis à Périgueux, l'actif retraité
Jacques Douté travaille sur son projet depuis deux ans, et le lance officiellement dès
à présent. Ancien champion de France du 400 mètres haies, ami d'Antoine Blondin,
conseiller technique auprès du Conseil national du tourisme, il propose une idée
tellement simple qu'on peut se demander pourquoi personne ne l'a exploitée auparavant. A
l'heure de la Carte vermeil, des billets de train à prix réduits et du boom annoncé
pour ce que l'on nomme "l'or gris", il s'est attaché à un concept hôtelier
pour le troisième âge.
Il s'agit d'une marque hôtelière nouvelle, baptisée Hôtel Vermeil, explique
t-il. Les adhérents s'engagent à consentir une réduction sur les prix affichés aux
plus de 60 ans ou aux possesseurs de la carte du même nom."
A l'heure de la crise de fréquentation connue par l'hôtellerie, l'initiative est
séduisante : onze millions de personnes ont déjà en France célébré leur soixantième
anniversaire et ont pour la plupart bon pied, bon il, ce qui leur permet de se
déplacer et de consommer.
Des prix et des services
"Durant les moments les plus creux, tel le week-end, pourquoi n'ouvrirait t-on pas
les hôtels à ces gens-là, à des prix attractifs ? détaille l'inventeur. Quand
on arrête de travailler, on touche deux fois moins, alors pourquoi ne paierait-on pas
deux fois moins ? Les professionnels y gagneraient sur le nombre, sur des chambres louées
à moitié prix, mais occupées les jours où habituellement elles ne le sont pas. Et tous
les hôtels-restaurants peuvent se rattacher à la formule."
Les Hôtels Vermeils se distingueront d'un logo sur panonceau, et d'une charte imposant
une ligne de conduite. Le brevet comme la marque ont été enregistrés à l'INPI, et
Jacques Douté avait auparavant testé son affaire lorsqu'il était encore en exercice :
à Bordeaux son établissement était le seul à afficher complet en période creuse.
Sollicité par une chaîne qui souhaite lui racheter son idée contre une rente annuelle,
cet ex-président d'un syndicat régional d'HRC préfère s'adresser directement à ses
pairs."La charte est prête, les panonceaux également, et les conditions
d'inscription intéressantes. Je fais donc appel à tous les professionnels, du 1 aux 5
étoiles, qu'ils soient liés à une chaîne ou non. Tout est possible, le marché est
immense, il ne demande qu'à être travaillé."Jacques Douté est résident à
Peyrat-le-Château, en Haute Vienne.
On peut le contacter au 05 55 69 70 84.
J.-P. Gourvest
L'HÔTELLERIE n° 2596 Hebdo 14 Janvier 1999