Montpellier
La reprise par le Groupe Flo de la brasserie du Corum de Montpellier s'est achevée en partie sur un constat d'échec. Pour sa première implantation en Languedoc-Roussillon, Flo avait misé sur une localisation significative et potentiellement attractive, dans les murs même du palais des congrès. Situé à quelques centaines de mètres de la célèbre place de la Comédie et du centre historique, l'emplacement avait a priori tout pour séduire une clientèle locale et de congressistes. Attribuée début 97, la concession prévoyait une période probatoire de deux ans avant l'établissement du contrat définitif. C'est à l'issue de cette période que la direction des concessions du groupe Flo et celle du Corum ont décidé d'un commun accord de ne pas poursuivre l'activité. Les Montpelliérains n'ont pas pris l'habitude - peu commune, il est vrai - de se rendre au palais des congrès pour déjeuner ou dîner ; et nombreux sont ceux qui ignorent encore l'installation d'une brasserie dans ce lieu. Le Corum étant implanté au bout d'une allée de plus de trois cents mètres, sans galerie marchande pouvant jouer un rôle moteur et attractif, la brasserie Flo n'a pu bénéficier de l'afflux nécessaire à une fréquentation normale. Ce constat lié à la géographie et aux habitudes locales est la cause essentielle du manque de réussite de Flo au Corum. Quant aux congressistes qui devaient représenter une part importante de la clientèle visée, ils ont préféré opter pour des établissements situés dans la vieille ville, ce qui se justifie essentiellement par deux raisons : la volonté de ne pas passer l'essentiel de leur journée sur un même lieu et de profiter par ailleurs du temps libre pour visiter la ville. C'est donc à un établissement au trois quart vide la plupart du temps que la direction du groupe Flo a dû faire face.
Des coûts trop importants
Deuxième explication de cet échec avancée par le directeur des
concessions Didier Luneau : l'architecture et la conception même des locaux. Occupant
trois niveaux ainsi qu'une large terrasse, l'établissement nécessite une logistique
humaine importante : près de vingt-cinq personnes pour une capacité de 200 couverts, ce
qui impose des taux de rotation importants. Or, la moyenne des couverts par jour ne
dépassait que rarement la centaine ce qui rendait difficile la maîtrise des coûts et la
rentabilité de l'opération. Pourtant, tous les espoirs pouvaient être permis lors de
l'ouverture en mai 1997. L'aménagement intérieur de la brasserie en faisait une des plus
belles réussites de la ville ; la qualité du service et de la carte, l'esprit Flo,
constituaient des atouts majeurs, l'établissement obtenant même deux fourchettes dans
l'édition 98 du Gault et Millau. Des atouts qui n'ont pas suffi à faire de cette
brasserie une "adresse" connue et reconnue comme telle. A partir de là, il ne
pouvait être question de continuité. "Nous ne considérons donc pas qu'il s'agit
à proprement parler d'un échec stratégique, conclut Didier Luneau, mais plutôt
d'un problème conjoncturel lié aux spécificités de cette ville". D'ailleurs,
la politique de Flo n'est pas remise en cause sur Montpellier, considérée comme une
cité à fort potentiel selon Didier Luneau. Preuve que le groupe n'est pas parti en
claquant la porte : la récente ouverture d'un Hippopotamus dans le quartier d'Antigone.
Un nouvel établissement qui semble promis à un plus bel avenir. 
Située
à quelques
centaines de mètres
de la place
de la Comédie,
la Brasserie
avait tout pour séduire,
pourtant ...
L'HÔTELLERIE n° 2598 Hebdo 28 Janvier 1999
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