Près de Lille
A deux pas du Novotel Lille-Aéroport qui a vu naître la chaîne et le groupe, Accor va tester à compter de novembre prochain un prototype d'hôtel positionné trois à quatre étoiles qui proposera 70 suites et non des chambres.
La construction, dont le coût n'est pas révélé,
est déjà engagée dans ce secteur très actif du sud de la métropole lilloise. "Nous
n'inventons rien, nous adaptons ce que nous observons ailleurs. Ce concept est très
répandu en Amérique du Nord", explique Olivier Devys, directeur général
adjoint chargé des ressources humaines, et en l'occurrence responsable du projet. Chaque
grande marque hôtelière dispose aux Etats-Unis de sa variante "suites", avec
une segmentation du marché entre court et plus long séjour qui tend à s'estomper. La
cible est une clientèle d'affaires en court séjour qui souhaite disposer d'une plus
grande autonomie que dans un hôtel classique. Ce concept prototype qui n'a pas encore de
nom commercial ne comporte pas de restaurant, ni de salles de réunion. Le client dispose
d'une chambre et d'une pièce bureau également équipée d'un petit espace bar où il est
possible de se préparer un repas sommaire. L'appellation de "suite" n'apporte
aucune connotation luxueuse. Le prix sera du même ordre que le deux-trois étoiles du
marché local. Pourquoi ne pas facturer l'espace supplémentaire ? Si le client dispose de
plus de surface, il jouira en revanche de moins de services (restauration et salles), et
le promoteur fait l'économie de l'investissement dans ces espaces communs. Il ne s'agit
pas pour autant d'un ensemble d'appartements, et l'hôtel sera classé. La région
d'implantation de ce nouveau concept a été choisie moins par clin d'il à
l'histoire d'Accor qu'à cause du contexte concurrentiel d'une part, et de la forte
présence du groupe d'autre part. "Toutes les marques sont fortement présentes à
proximité", remarque Olivier Devys. Par conséquent, "il sera instructif
d'observer le comportement de la clientèle, de décompter les passages d'une marque à
l'autre et d'analyser les choix entre les marques classiques du groupe et le nouvel hôtel
test", indique le responsable du projet. Après cette période de test, ou bien
la réussite est là et il sera temps de trouver un nom à ce nouveau type
d'établissement pour le moment surnommé "Adagio", ou bien la clientèle le
boude et il sera vraisemblablement transformé en hôtel classique. "Nous testons
constamment de nouvelles formules", observe Olivier Devys. Soit elles ont du
succès et entament le parcours qui mène à la notoriété, soit elles tombent
discrètement dans l'oubli. Réponse dans un ou deux ans avec cet hôtel-suites.
A. Simoneau
L'HÔTELLERIE n° 2601 Hebdo 18 Février 1999