Nîmes
La sixième édition du Festival de gastronomie Cévennes-Lozère n'a pas animé les salons et cuisines de l'hôtel Impérator cette année. C'est en effet en ville active, toujours à Nîmes mais à l'écart du centre-ville, que Thierry Fraisse, caviste et organisateur de cette opération de prestige, a trouvé un terrain plus propice. "Il nous fallait tout à la fois changer d'air, de lieu et de clientèle, explique-t-il. Et si nos rapports sont toujours excellents avec l'Impérator, je pense que nous nous sommes tournés vers un établissement accueillant un plus grand public susceptible d'aller ensuite en Lozère."
Prix du menu en baisse
Des clients gardois qui depuis cinq ans ont compris qu'en Lozère le temps du plateau de
charcuterie et de l'omelette aux cèpes était révolu. "Le but de départ était
de prouver qu'en Lozère on mange bien et que les prix restent attrayants. Sur ce point
nous avons fait d'ailleurs un effort sensible cette année puisque le menu proposé chaque
jour par un ou deux chefs différents était en diminution. De 230 F à l'Impérator, nous
sommes passés à 180 F afin d'être plus près de la réalité lozérienne."
Mais cela ne change rien au principe de base de la manifestation qui veut que cela ne
coûte rien à l'hôtellier-restaurateur qui accueille, un professionnel qui profite aussi
de l'afflux d'une nouvelle clientèle. Ainsi, durant les dix jours du festival 1998,
l'Impérator avait accueilli 1 100 clients.
"Une telle opération nous permet de diversifier notre offre auprès de notre
clientèle d'habitués et de toucher une autre population qui ne sait pas obligatoirement
que nous avons un restaurant, analyse Alain Gazeau, le directeur du Nîmotel, le plus
grand hôtel de Nîmes avec ses 180 chambres. Pour toute l'équipe du restaurant, c'est
aussi une expérience nouvelle à acquérir en travaillant avec des chefs différents,
c'est à la fois motivant et original..."
A Montpellier en mars
Michel Gomy, chef propriétaire de l'hôtel Balme, à Villefort, n'a manqué aucun
festival. Et visiblement il ne regrette pas son investissement alors qu'en saison
hivernale son établissement tourne au ralenti. "Ici, nous montrons la réalité
d'une gastronomie que l'on caricature trop souvent. C'est l'occasion de sortir de nos
cuisines, de travailler avec des confrères différents à chaque fois, de retrouver la
clientèle qui nous connaît déjà et d'en rencontrer d'autres qu'il faut convaincre de
prendre la route pour venir chez nous. Les contacts constituent donc l'argument essentiel."
D'autres, comme les 8 élèves sommeliers du lycée du Sacré-Cur, à
Saint-Chély-d'Apcher, y ont trouvé un terrain propice aux travaux pratiques. Quant à
Thierry Fraisse, il voit déjà plus loin. Du 8 au 14 mars, les chefs le suivront à
Montpellier, dans les cuisines de l'hôtel Métropole Holiday Inn puis, en novembre
prochain, c'est à Bruxelles que la Lozère pourrait faire son festival.
J. Bernard
Onze chefs et sept jours de promotionCe sixième festival a réuni onze chefs jusqu'au 6 février : Martial Paulet (l'Adonis à Florac), Jean-Louis Moreno (Le Lion d'Or à Saint-Chély-d'Apcher), Michel Gomy (Hôtel Balme à Villefort), Eric Cellier (Maison de la Lozère à Montpellier), Bernard Pagès (Relais de l'Aubrac à Nasbinals), Josiane Turc (Le Pirsch à Cassagnas), Arnaud Bourguet (Le Saint-Sauveur à Meyrueis), Daniel Teissier (La Cardinale à Racoules), Christian Chavignon (Hostellerie Saint-Roch à Saint-Alban), Daniel Lagrange (Hôtel du Mont-Aigoual à Meyrueis), Jean-Paul Lecrocq (Château de la Caze à Saint-Enimie). |
L'HÔTELLERIE n° 2601 Hebdo 18 Février 1999