Envergure
Louis Crémèse, vice-président d'Envergure, ne
cache pas sa satisfaction. A l'heure des premiers bilans 1998, il affiche même un
optimisme à tous crins. "Notre entreprise a réalisé un très bon exercice l'an
passé", lance-t-il tout sourire. Sans se risquer à donner des prévisions
précises quant au montant du résultat net part du groupe (probablement supérieur de 40
% à celui enregistré en 1997 à savoir 39 mil-
lions de francs), il met tout simplement l'accent sur la progression sensible de
l'activité de la filiale de la Société du Louvre, qui totalise plus de 600 hôtels en
Europe, exploités sous les enseignes Campanile, Bleu Marine, Première Classe et Clarine.
"Le chiffre d'affaires de notre marque deux étoiles, Campanile, a augmenté de
+7,56 % en France et de plus de +10 % en Grande-Bretagne ainsi qu'aux Pays-Bas. Celui des
exploitations belges a grimpé d'environ +15 %", indique sans détour le maître
d'uvre d'Envergure depuis de longues années. Et d'ajouter : "En 1998, nous
avons finalement réussi à améliorer à la fois notre taux d'occupation moyen, situé
pour l'ensemble du parc au-dessus de 72 % (69 % sur l'Hexagone) et notre prix moyen."
Des performances plutôt flatteuses qui concernent tout autant les autres réseaux du
groupe.
La chaîne super-économique, Première Classe, est elle aussi en effet parvenue à
"booster" sa fréquentation moyenne (80 % pour les hôtels de plus d'un an et
78,80 % pour la totalité du parc), tout en augmentant son prix moyen (+ 4,03%) et son
chiffre d'affaires global (+ 12,4%). Bleu Marine (trois étoiles) a également su tirer
son épingle du jeu en réalisant un taux d'occupation voisin des 61 % (60,85 % très
exactement) contre 58,40 % en 1997 et en améliorant ses recettes moyennes (+ 39 F).
Un premier Clarine à Birmingham
Sans oublier la bonne santé apparente de la plus jeune des marques hôtelières, Clarine,
dont le PM s'est accru de +10 % l'année dernière. Et celle, bien sûr, des restaurants
Côte à Côte, dont le nombre de couverts par jour a lui bondi de 157 à 163 et le ticket
moyen a progressé de près de 2 francs.
Fort de cette dynamique, le numéro deux de l'hôtellerie française, souvent considéré
par certains comme un peu trop timoré, a évidemment toutes les raisons d'entrevoir
l'avenir sous de bons auspices. D'autant plus aisément qu'il a bénéficié d'un sérieux
coup de pouce de sa maison mère au terme de l'exercice précédent. Cette dernière ayant
de fait décidé de renforcer ses fonds propres de quelque 100 millions de francs. De quoi
lui permettre d'accélérer véritablement sa politique de développement.
Alors que la filiale hôtelière de la Société du Louvre n'a inauguré qu'une trentaine
de nouveaux établissements (contrats de franchise compris) en 1998, le rythme des
ouvertures devrait d'ailleurs s'accroître en 1999. A commencer par un déploiement
musclé hors des frontières nationales. "Nous allons ouvrir 1 Campanile de 112
chambres à Birmingham et nous venons en outre de signer un premier hôtel Clarine dans la
même ville (40 chambres). D'autres discussions sont sur le point d'aboutir en
Grande-Bretagne pour cette enseigne, notamment à Cardiff. Sans compter quatre autres
projets particulièrement avancés concernant Campanile", explique Louis
Crémèse.
Efforts en Espagne
D'autres pays figurent bien entendu dans la ligne de mire du groupe français à travers
le Vieux Continent telle la Hollande avec une unité Première Classe, actuellement en
cours de construction dans la ville de Breda. La société bâtit par ailleurs un
Campanile à Katowche en Pologne où elle vient de surcroît d'acquérir trois nouveaux
terrains.
Côté Sud, Envergure espère ne pas y avoir dit son dernier mot puisqu'il vient tout
récemment d'y boucler un compromis d'achat portant sur différents terrains en Espagne à
Alicante, Valence et Madrid. Objectif final : y implanter des hôtels Campanile. Ajoutons
à cette liste non exhaustive une démarche systématique en Allemagne et de très
sérieux contacts, pris pour assurer sa croissance, en Amérique du Sud (au Chili
notamment). "Outre 7 à 8 projets envisagés le long de l'axe routier principal au
Chili, il se pourrait que nous ouvrions assez vite un hôtel Bleu Marine à Santiago",
souligne le vice-président d'Envergure.
Reste néanmoins qu'en attendant l'aboutissement des négociations actuelles entreprises
à l'étranger, la filiale d'hôtellerie économique du Louvre n'en oublie pas pour autant
ses ambitions françaises. Estimant "qu'il y a encore de la place pour une
cinquantaine d'hôtels Première Classe en France", Envergure va d'ailleurs
disposer de trois nouvelles adresses dans l'Hexagone en 1999 : à Strasbourg, Saumur et
Honfleur. Les chantiers d'Alès, d'Avignon, de Dieppe, d'Orléans et de la Ville-du-Bois
demeurent eux aujourd'hui encore soumis à la décision des CDEC. Tout comme six autres
opérations.
En l'an 2000, on aura également l'occasion de faire la fête au siège de Torcy pour
célébrer l'ouverture du site de Suresnes 1 Première Classe et 1 Campanile) et celui de
Lyon Part-Dieu (1 Campanile de 148 chambres).
C. Cosson
Louis Crémèse, vice-président du groupe Envergure : "Il est important
que nous affirmions notre présence en Europe."
L'HÔTELLERIE n° 2601 Hebdo 18 Février 1999