Dordogne
"Mes deux dernières années à la tête de la Fédération départementale seront consacrées à la lutte, et à la préparation de ma succession." Désigné, pour la septième fois consécutive à la présidence de la FDIH de la Dordogne, Jean-Michel Carrigou a confirmé son intention de laisser cette lourde responsabilité à partir du prochain congrès, qui se déroulera à Bergerac en novembre 2000. "Je prépare ce départ, explique-t-il, car la Fédération périgourdine est une grande maison que l'on ne peut quitter sans précaution. J'avais prévenu lors de l'assemblée générale de Sarlat en 1996 de mes intentions, et c'est pour cela que j'ai fait nommer un président délégué". Jean-Louis Bousquet, propriétaire de l'Hôtel des Roches aux Eyzies, occupe à présent ce poste, et devrait en toute logique prendre la place de Jean-Michel Carrigou dans 24 mois si le conseil d'administration donne son accord à ce passage de témoin. "J'ai 55 ans, 35 ans de syndicalisme, et je dois choisir entre mon entreprise et des occupations fédérales de plus en plus envahissantes", précise Jean-Michel Carrigou. Démissionnant également de la présidence du club de rugby local, de la vice-présidence du tribunal de commerce, le restaurateur de Sarlat (Hôtel Saint-Albert et Montaigne) souhaite retourner à ses fourneaux.
Préparer la transition
Pour son dernier mandat de président de la FDIH, Jean-Michel Carrigou annonce le
changement dans la continuité. "Je suis en poste à la FNIH à Paris à un moment
très important avec les 35 heures qui me paraissent impossibles à appliquer dans ce
métier puisque nous avons déjà eu un mal fou à mettre en route les 45 heures. On
discute sur le principe des 39 heures, des heures d'équivalence à la manière des
routiers, mais il faut tenir compte de l'évolution, sans toutefois aller trop loin."
Pour Jean-Michel Carrigou, ces nouvelles lois sociales constitueront le grand problème de
la profession pour les tout prochains mois. Autre difficulté pour les restaurateurs, la
prolifération des restos-burgers. Face à ces questions qui angoissent la profession, la
Fédération souhaite apporter un maximum de solutions, le président délégué
envisageant dans cette optique la poursuite de la stratégie menée par son
prédécesseur. "Dans l'hôtellerie, il y a les gros et les petits. Les premiers
sont à Paris et dans les grandes villes de province, les autres sont dans les
départements. Comment les professionnels de base pourront-ils résister à la fracture
entre le très haut de gamme luxueux et coûteux, et la distribution alimentaire style
McDo, les plats du jour du charcutier du coin, les sandwicheries... C'est notre rôle à
nous, organisations syndicales, de les aider dans ce combat", conclut Jean-Louis
Bousquet.
L'HÔTELLERIE n° 2604 Hebdo 11 Mars 1999