Clermont-Ferrand
Les deux suspects dans l'affaire de l'incendie criminel du Rabelais, place de Jaude à Clermont-Ferrand, ont été relaxés, faute de preuves. Mais trois semaines plus tard, l'affaire a connu un curieux rebondissement.
L'incendie qui a détruit,
dans la nuit du 18 au 19 mai dernier, la brasserie Le Rabelais, en plein cur de
Clermont-Ferrand, était bien d'origine criminelle. Deux suspects avaient d'ailleurs été
arrêtés 48 heures plus tard. Le gérant de l'établissement avait reconnu un jeune
client auteur de menaces, d'agressions verbales mais aussi physiques sur un des serveurs.
Malgré des présomptions et des témoignages, le tribunal correctionnel les a relaxés en
janvier dernier, suivant l'argumentation de la défense. Elle a mis en avant la fragilité
des éléments fournis par l'accusation. Le parquet a fait appel de cette décision. Mais
l'affaire a pris une tournure plus mystérieuse trois semaines plus tard. Lors d'une
bousculade dans la discothèque Le Phidias, dans l'agglomération clermontoise, un jeune
homme de 23 ans reçoit un coup de couteau à l'abdomen. Il est grièvement blessé tandis
que l'agresseur prend la fuite. D'après des témoignages et divers indices, la
gendarmerie arrête un individu qui se trouve être l'un des deux individus impliqués
dans l'incendie du Rabelais. Autres coïncidences : la deuxième personne relaxée
dernièrement se trouvait aussi dans la discothèque, tout comme un jeune homme qui avait
témoigné lors du procès. Et c'est un ami de ce témoin qui a été victime du coup de
couteau. L'enquête connaît donc un étrange rebondissement. Pendant ce temps, l'avenir
du lieu reste dans le flou. Les quinze salariés sont toujours au chômage technique. La
liquidation judiciaire a été prononcée en début d'année. L'immeuble a semble-t-il
fait l'objet d'une promesse de vente. Mais elle ne semble pas se concrétiser dans
l'immédiat. Et pour comble, une cheminée de l'ex-brasserie, un soir de tempête, s'est
effondrée sur une voiture en stationnement.
P. Boyer
Le Rabelais après l'incendie criminel. C'est aujourd'hui un immeuble entièrement
détruit qui ne semble pas attirer de repreneurs.
L'HÔTELLERIE n° 2605 Hebdo 18 Mars 1999