Creuse
Après une bonne saison hôtelière, les CHR creusois se félicitent de la mise en place d'une Charte contre le paracommercilisme. Et se préparent à une meilleure exploitation des richesses touristiques locales.
En assemblée générale à
la mairie de Guéret, la Chambre professionnelle de l'hôtellerie de la Creuse s'est
félicitée d'une année 98 placée sous le signe de la réussite. Malgré une baisse de
fréquentation des débits de boissons, la forte poussée des chiffres hôteliers est la
preuve d'une excellente saison, dont les 2 étoiles bénéficient les tout premiers.
Si les débits ont souffert, les raisons avancées par les professionnels sont connues :
concurrence des stades et des salles communales ou associatives, organisation de
manifestations dont les motivations sont fort éloignées de celles des bistrotiers.
Cependant, certains établissements creusois connaissent de réelles difficultés
conjoncturelles, avec une baisse notable de la consommation dans son ensemble.
Par contre, les hôtels comme les restaurants semblent avoir fait le plein durant l'été
dernier, grâce notamment à la qualité de leurs services ou des prestations proposées.
Le concept de nourriture issue du terroir, qui est en Creuse une véritable institution,
semble avoir fortement influencé le choix des consommateurs, venus plus nombreux que les
autres années. Plusieurs opérations ont remporté un franc succès, dont la Fête de la
Cuisine, ou Soif d'Infos (installation d'un bar sans alcool), menées en collaboration
avec les municipalités.
Para et euro
La Charte lancée en 98, tendant à se protéger contre le paracommercialisme et le
travail illégal, est fortement soutenue par les professionnels creusois qui voient en
elle une chance de disparition de leurs principales difficultés.
Quant à l'euro, la Chambre estime que ce dernier n'est pas encore intégré en milieu
hôtelier, et que rien ne presse, sa mise en place étant élevée par le coût des
équipements nécessaires. Les chèques libellés en monnaie européenne, notamment, ne
sont pas encore dans les murs creusoises.
Mais pour les professionnels du département, le plus pauvre et le moins peuplé du
Limousin, l'avenir est dans l'allongement de la durée de la saison. Ils sont décidés à
s'y lancer, en exploitant au maximum le patrimoine aux abords des établissements, grâce
au soutien des structures du tourisme, en déclenchant "des processus de
fabrication de produits touristiques". A terme, cet allongement pourrait
permettre le maintien du personnel à l'année, et une meilleure rentabilité des hôtels
concernés durant les douze mois composant celle-ci. Rendez-vous en l'an 2000 pour un
premier bilan.
J.-P. Gourvest
L'HÔTELLERIE n° 2606 Hebdo 25 Mars 1999