Bordeaux
Le 27 mai prochain,
l'illustre établissement XVIIIe, uvre de Victor Louis, sera mis aux enchères à la
barre du tribunal de grande instance de Paris par les liquidateurs parisiens, Patrice
Fréchou et Le Dosseur. Mise à prix : 20 MF.
Fermé depuis 10 ans alors même que feu le golden boy de l'immobilier, Pascal Jeandet,
avait promis de le restaurer, l'hôtel, dont la dernière rénovation date de 1970, est
aujourd'hui fort dégradé. L'ampleur des travaux pour le remettre à niveau pose donc le
problème du maintien de sa vocation hôtelière. En 1997, une vingtaine de candidats
français et étrangers était en lice, contre sept l'an dernier. Aujourd'hui, il
semblerait que les postulants à la reprise soient moins nombreux encore, le long
feuilleton juridico-financier débuté à la mort de Pascal Jeandet en 1994 en ayant
découragé plus d'un. Stéphane Richard, le président de la CGIS (Compagnie générale
d'immobilier et de services), présent la semaine dernière à Bordeaux, avouait à ce
propos : "Le site est exceptionnel, nous pensions alors à un produit hôtelier
mais nous avons abandonné car c'était trop long et trop compliqué."
Fayat sur les rangs
Un candidat au moins est prêt à relever le défi : la société girondine Fayat
Compagnie Financière. Cette grosse pointure du BTP et de la métallurgie (4 000
salariés, 4 milliards de francs en 1998) s'est diversifiée depuis plusieurs années vers
le secteur du patrimoine châteaux à Saint-Emilion, à Pomerol, et en Médoc et a acquis
l'Hôtel de Saige à Bordeaux, ancienne propriété du conseil général. En septembre
dernier, à l'occasion d'un "petit-déjeuner" organisé par le magazine
économique Objectif Aquitaine, son président Clément Fayat affichait clairement
son intention : "Nous avons, nous, l'obligation de faire un hôtel, mais ce ne
sera pas forcément une obligation pour tout le monde", une allusion aux projets
caressés par certains de transformer cet ancien hôtel, situé face au grand théâtre,
en bureaux.
B. Ducasse
Un feuilleton juridico-financier dans la ville girondine.
L'HÔTELLERIE n° 2607 Hebdo 1er Avril 1999