Jacques Jond
Après avoir dénoncé la
situation syndicale actuelle "déclenchée, entretenue, développée, perpétuée"
par les responsables de la FNIH - "Méthodes de débauchage employées, bluff
permanent, incorrection notoire dans les relations pratiquées sont scandaleux et
décrédibilisent à jamais leurs auteurs" -, Jacques Jond a dit combien cette
déstabilisation l'inquiétait pour la défense des intérêts des hôteliers, des
cafetiers et des restaurateurs, "cette crise qui affaiblit l'efficience de nos
syndicats". Et de développer le danger qu'ont les chefs d'entreprise
indépendants à être liés aux chaînes intégrées "gérées et dirigées par des
financiers", au sein d'une même structure syndicale, "un mariage contre
nature, une confusion des genres et souvent des intérêts". Il n'a pas manqué
de rappeler quelques épisodes qui, à ses yeux, étaient significatifs : "Qui est
responsable de la surcapacité sinon les investisseurs financiers ? Ce ne sont pas les
hôteliers indépendants qui ont construit en l'absence de marché." Concernant
la revendication des restaurateurs en matière de TVA, "qui s'est opposé à
l'amendement Dominati (NDLR : qui proposait d'appliquer un taux de TVA de 20,60 % à
la vente à emporter) sinon la FNIH qui, au nom des chaînes, a refusé que toutes les
ventes de McDonald's et des autres soient taxées à 20,60 %".
Expliquant combien il était important que chacun - restauration rapide, professionnels
indépendants, chaînes hôtelières, restauration collective - se retrouve à défendre
ses intérêts propres au sein d'une structure spécifique pour mieux maîtriser ses
dossiers, il a fait référence à la qualité des résultats obtenus quand les centrales
syndicales nationales avaient su travailler ensemble et parler d'une même voix. Aussi
a-t-il appelé l'ensemble des responsables des autres centrales à "transformer je
ne sais quelles ambitions personnelles en émulation, pour enrichir l'imagination,
l'étude, l'analyse et la décision en faveur des réformes et des évolutions
indispensables à l'avenir de nos professions", en acceptant le lancement d'une
intersyndicale nationale. "Non à l'union démagogique qui conduirait à ne faire
valoir que le plus petit dénominateur commun, oui à la cohérence organisée des
démarches et des actions spécifiques de tout le syndicalisme de l'industrie hôtelière",
a-t-il conclu.
L'HÔTELLERIE n° 2607 Hebdo 1er Avril 1999