Le SNRLH reçu au ministère du Travail
Pierre Gauthier, président
du SNRLH, et Jacques Mathivat, président de la commission sociale du syndicat, ont
insisté, arguments à l'appui, sur les conséquences dramatiques que pourraient avoir une
nouvelle et rapide réduction du temps de travail pour les entreprises du secteur des CHR.
Entreprises qui doivent d'ailleurs déjà consentir des efforts considérables pour
appliquer la baisse du temps de travail déjà instaurée par la convention collective
nationale des CHR du 30 avril 1997.
Le SNRLH voulait manifester son intention d'ouvrir des négociations sur la réduction du
temps de travail avec les partenaires salariés. Il demandait au ministère de convoquer
les partenaires sociaux en commission mixte paritaire pour la reprise des négociations
sur cette réduction du temps de travail dans la profession. En effet, on se souvient que
lors de la dernière commission mixte paritaire qui a eu lieu le 4 février dernier, les
salariés étaient partis en claquant la porte suite à la proposition par le collège
patronal d'une grille de salaires qu'ils jugeaient inacceptable et qu'ils avaient déjà
précédemment refusée. Ce départ en fanfare n'avait donc pas permis de fixer la date de
la prochaine réunion. C'est maintenant chose faite, puisque celle-ci est prévue pour le
30 avril.
Les représentants du SNRLH souhaitaient faire le point sur la position du syndicat quant
à cette réduction du temps de travail.
"Notre volonté est de faire vivre la convention collective nationale. Ouvrir des
négociations sur la réduction du temps de travail, nous ne sommes par contre, mais en
restant réalistes et pragmatiques. Nos adhérents, entreprises CHR indépendantes,
quelles soient petites ou grandes, ne peuvent plus supporter de charges supplémentaires",
a déclaré Jacques Mathivat.
Si le ministère du Travail conçoit que les CHR ne peuvent être concernés par les 35
heures, il n'en reste pas moins qu'il exigera une nouvelle réduction du temps de travail.
Ce qui ne veut pas dire que la loi sur les 35 heures n'est pas applicable aux CHR. Mais
que l'aménagement d'une réduction du temps de travail prenant en compte les
spécificités de ce secteur d'activité doit faire l'objet d'une négociation avec les
partenaires sociaux. Il est donc erroné à l'heure actuelle de dire que les 35 heures
seront 39 heures pour les CHR, en l'absence de toute concertation. En outre, il sera
nécessaire de négocier un assouplissement du calendrier de mise en place de cette
réduction du temps de travail. En effet, la loi Aubry prévoit que dès le 1er janvier
2000, les entreprises de plus de 20 salariés devront passer aux 35 heures, et au 1er
janvier 2002 pour les autres. Quand on connaît les difficultés rencontrées actuellement
par les entreprises pour mettre en place les réductions d'horaires prévues par la
convention collective, on comprend aisément la nécessité d'obtenir des délais
supplémentaires pour mettre en place une nouvelle réduction de ce temps de travail.
Délais qui ne pourront être obtenus qu'au travers de négociations avec les
représentants salariés.
En raison des efforts importants demandés aux CHR, qui vont mettre un certain nombre
d'entreprises en difficulté, le SNRLH a demandé au ministère que soit mise en place une
réduction sensible des charges sociales patronales. Demande qui semble avoir été
entendue favorablement.
Jacques Mathivat se félicite de la publication du décret validant la durée du travail
prévue par la convention collective. En effet, ce décret, en date du 31 mars 1999, vient
d'être publié au Journal officiel du 3 avril. "C'est la reconnaissance des
horaires de la profession par les représentants du ministère. Ce qui rend la situation
plus claire, même si en fait ce texte ne vient qu'officialiser politiquement la
convention collective des CHR", déclare Jacques Mathivat. "Ce décret
est valable jusqu'à l'application de la date butoir ou de la signature d'un accord avec
les partenaires sociaux", précise-t-il.
P. Carbillet
"Ouvrir des négociations sur la réduction du temps de travail, nous ne
sommes par contre, mais en restant réalistes et pragmatiques", a déclaré
Jacques Mathivat.
L'HÔTELLERIE n° 2608 Hebdo 8 Avril 1999